Genève

L’ancien comptable du Baroque devant les juges

22.11.2021 19h15 Martin Esposito

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L’homme est accusé d’escroquerie, de blanchiment d’argent, d’abus de confiance… et d’avoir détourné 4,2 millions de francs.

4,2 millions de francs sur une période estimée à environ 5 ans, entre 2011 et 2016. Comment a-t-il pu siphonner de la sorte le Baroque, pendant si longtemps? Cela serait à cause des liens forts de confiance entre les différents protagonistes de cette affaire. Cela a été l’objet de cette première journée de procès.

Cela fait aussi partie des remords qu’a pu exprimer le prévenu. Cet homme embauché en qualité de comptable a mi-temps pour les Societe de la boîte de nuit s’est lié d’une profonde amitié avec les deux frères administrateurs du Baroque.

Ils se considéraient comme des frères, passaient leurs week-ends ensemble, et lorsqu’ils en parlent en salle d’audience tous -prévenus comme plaignants- ont des trémolos dans la voix tant on sent que cette histoire va au-delà de l’argent et ravive la plaie d’une trahison.

Tout à commencé en 2011 lorsque le comptable se rend compte qu’il est facile de tricher sur le nom des fournisseurs lors des paiements. Il crée de fausses Sociétés dont une au nom d’une marque de champagne et met ainsi le doigt dans l’engrenage. «D’un petit virement par-ci par-là, c’est devenu incontrôlable. Le jeu est devenu un vice. J’étais malade» explique le prévenu. Il admet tous les faits qui lui sont reprochés.

Où est passé l’argent?

Il n’en reste pas un sou. Tout a été dépensé «dans sa vie privée» a-t-il dit. Vêtements de marques, montres de luxe, bien immobiliers, parc de 20 voitures alors qu’il n’a pas le permis… Le contenu de ces fonds détourné a été dépensé.

Dans son réquisitoire tout à l’heure la procureure Rita Sethi Karam a souligné le fait qu’il s’était enrichi de près de 50 fois le salaire moyen d’une personne active. «Un vrai délire mégalomaniaque» a-t-elle dit.

Elle souligne aussi la grande naïveté des deux frères qui ont fait aveuglément confiance à ce comptable et n’ont jamais remis en question ni les sommes engagées ni les rendements. «Ont-ils été des comparses dans cette affaire?» questionne la procureure.

Ils sont eux aussi concernés par une procédure qui aura lieu au printemps. Pour l’instant c’est du sort de cet ancien employé dont il est question. Le ministère public a requis quatre ans de prison ferme. L'audience se poursuit ce mardi 23 novembre.