Genève

L’association Pharos veut briser le tabou des violences conjugales subies par les hommes

23.06.2025 18h00 Rédaction

La parole des hommes victimes de violences en couple reste rare. À Genève, le Centre Pharos, dirigé par le psychologue Serge Guinot, œuvre depuis 2008 pour changer cette situation.

«L’idée qu’un homme puisse être victime de violences conjugales est encore impensable pour beaucoup», constate Serge Guinot. Ce tabou, qui touche autant les victimes elles-mêmes que la société, rend les démarches d’autant plus difficiles. Nombre d’hommes ne reconnaissent pas ce qu’ils subissent comme de la violence. Et quand ils en prennent conscience, ils peinent à en parler.

Le Centre Pharos, qui accueille chaque année environ 200 nouvelles situations à Genève, constate que les violences sont de même nature que celles subies par les femmes : verbales, psychologiques, physiques, sexuelles et économiques. Mais la reconnaissance de ces cas reste marginale. «Sur 100 victimes de violences domestiques, environ 25% sont des hommes», rappelle Serge Guinot, en citant les statistiques fédérales. «Ce quart-là est invisible.»

Des propos de plus en plus dénigrants

Pharos propose un accompagnement gratuit et confidentiel. Une permanence est ouverte tous les jeudis soir de 17h à 19h. En plus du soutien psychologique, des solutions d’hébergement peuvent être proposées aux hommes contraints de quitter leur domicile.

Serge Guinot observe aussi une aggravation de la violence psychologique au fil des années, avec des propos de plus en plus dénigrants et des gestes plus violents. «Il est temps de reconnaître cette réalité et de donner aux hommes victimes les moyens de se protéger et de se reconstruire.»