Genève

L'auteur des coups de couteau mortels à Châtelaine affronte à nouveau la justice

03.02.2025 19h57 Rédaction

proces

Le procès en appel d’un homme de 36 ans, condamné en première instance pour l’assassinat du compagnon de son ex-femme en 2021 à Châtelaine, s’est ouvert. Le prévenu espère obtenir une révision de sa peine et éviter son expulsion vers la Somalie.

Vêtu d’un jogging, baskets et chemise bleu marine, l’accusé est apparu déterminé à faire valoir sa version des faits. Il continue de nier toute préméditation dans l’attaque mortelle, affirmant: «Je ne suis pas venu ce jour-là pour tuer quelqu’un. J’étais très calme et souriant.» Son ex-femme, témoin clé du procès, assiste aux débats derrière un paravent protecteur, visiblement bouleversée.

Interrogé par le président du tribunal sur la présence d’un couteau ce jour-là, l’accusé invoque la prudence: «Je l’ai pris par précaution, car le défunt m’avait menacé. C’était au cas où, pour me défendre.» Il affirme que la confrontation a dégénéré et que la victime l’aurait poursuivi avec un couteau, cherchant à le poignarder. «Ce n’est qu’après que j’ai sorti mon arme blanche avant de porter le premier coup au ventre.»

Légitime défense ou acte prémédité?

Pourtant, les faits accablent l’accusé: l’homme a frappé la victime à 19 reprises avec un couteau de cuisine de 20 cm de lame, acheté quelques jours avant le drame. Le président du tribunal souligne que l’accusé avait l’interdiction judiciaire de se rendre au domicile de son ex-femme, ce qui jette une ombre sur sa ligne de défense.

Au-delà de la lourde peine, l’accusé cherche également à éviter son expulsion vers la Somalie, décidée en première instance. Redoutant des représailles, il évoque les menaces d’un clan familial somalien souhaitant venger la victime, malgré un accord financier conclu entre les deux familles. «Je risquerais ma vie si j’étais expulsé en Somalie», assure l'homme de 36 ans.

Le témoignage de l’ex-femme du prévenu sera déterminant dans l’issue du procès. La défense entend plaider l’excès de légitime défense et le meurtre passionnel. Le verdict est attendu vendredi.