Genève

L'avenir des TPG en partie torpillé au Grand Conseil

04.11.2024 17h50 Gilles MIELOT

redac

L’ambitieux contrat de prestation des TPG pour les cinq prochaines années a du plomb dans l’aile. Refusé vendredi par le Grand Conseil, cette enveloppe de deux milliards n’a pas passé la rampe. Seul le budget pour l’année prochaine a été validé. Une impasse qui remet en cause l’ensemble du contrat qui lie les TPG au Conseil d’État. 

Augmenter l’offre de transports publics de 30% d’ici 2030, électrification de l’ensemble de la flotte, nouvelles lignes de trams, tout le monde était d’accord, jusqu’au chiffrement de ce plan ambitieux. Deux milliards pour les cinq prochaines années, c’est trop pour l’UDC qui a demandé à rediscuter les modalités financières. «Entre 2023 et 2029, l'augmentation de cette indemnité est de 60% alors que l'augmentation de l'offre est de 30%» dénonce le député UDC Michael Andersen.

Projet rejeté donc à cause d’un amendement, voté par la droite. Seule la tranche de 325 millions pour 2025 a été validée ce qui pourrait remettre en cause l’ensemble du contrat. «Un petit bout de l'enveloppe n'est pas possible parce qu'on engage en 2025 les conducteurs supplémentaires pour voir l'offre progresser en 2026. Sans crédit l'an prochain, ce ne sera pas possible, d'où l'importance de ces enveloppes pluri-annuels pour avoir une vision à long terme» fustige le conseiller d'État en charge de la mobilité, Pierre Maudet.

Le Centre s'est fait avoir par l'UDC

Une décision dénoncée par la gauche, qui appelle à un sursaut pour sortir de cet imbroglio. Pour Matthieu Jotterand, député et chef de groupe PS, il faut que Le Centre revienne à la raison et qu'en plénière la prochaine fois, le contrat de prestation soit accepté. «Il faut que la droite profite des discussions en commission pour faire un travail parlementaire sérieux» plaide t-il.

Le Centre favorable au contrat de prestation mais qui a voté l’amendement de l’UDC a donc les clés pour déverrouiller la situation. «J'espère obtenir d'ici la prochaine session du Grand Conseil les informations qu'on a oublié de demander, si je puis dire, nous ne sommes pas opposés au développement de l'offre des TPG, deux milliards, c'est beaucoup d'argent, on voulait avoir plus de détails, finalement c'est un auto-goal» se défend Jacques Blondin, député et chef de groupe Le Centre Genève.

Un auto-goal qui ne devrait pas avoir de conséquences sur le résultat final. Les députés ont moins d’un mois pour renverser le score et accepter ce plan en faveur de la mobilité.