Genève

L'escalade en bloc a la cote

01.03.2024 18h39 Léa Audidier

escalade bloc

Depuis près de 30 ans, la fréquentation des salles d’escalade connait un véritable boom dans le canton de Genève. La pratique séduit et s’est démocratisée à travers l’une de ses disciplines: l’escalade en bloc. Sans partenaire ni baudrier, elle se joue des lois de l’apesanteur.

Une tenue de sport, des petits chaussons et un peu de magnésie: vous voilà équipé pour gravir les quatre mètres et demi de murs de grimpe. L’objectif : toucher avec ses deux mains la dernière prise de la voie.

La première d’une longue série 

Ouverte en 1997 à Vernier, Pan Structure est la première salle d’escalade en bloc à avoir vu le jour à Genève. Grimpeur depuis près de 30 ans, son directeur, Thibault Jungi, nous témoigne de l’évolution de la pratique dans le canton : « Elle est énorme parce qu’à l‘époque peu de gens pratiquaient le bloc. On était déjà plus sur des activités de falaises. Plus encore dans la recherche anciennement en alpinisme. Et puis après le bloc c’est un peu des pionniers, puis en Suisse on a la chance d’avoir un des plus grands au monde, c’est Fred Nicole. Il nous a tout de suite initié et montré un peu le chemin et puis c’est quelque chose qu’on a toujours apprécié et qui évolue sans cesse. »

Fred Nicole, c’est un grimpeur suisse connu pour avoir été le premier à avoir réalisé des voies cotées en 8B, 8B+ et 8C, un niveau réservé aux grimpeurs d’élite. Il a aussi atteint le neuvième degré en escalade, correspondant au plus haut niveau de difficulté. 

Une expansion qui n’est pas prête de s’arrêter

À Planet Climbing, du côté de Plan-les-Ouates, on a dressé le même constat. Premièrement développée dans la région du Salève avec la Varappe, la pratique du bloc s’est réellement amplifiée ces cinq dernières années. D’une seule et unique salle en 1997, on en compte aujourd’hui sept exclusivement dédiées au bloc. À l’instar de Genève, l’escalade reste l’activité sportive avec une des plus forte croissance au niveau mondial comme l’illustre Stefano Gialli : « Les Jeux Olympiques aussi, le fait que l’escalade est de plus en plus présent dans les médias, dans les publicités, dans les panneaux publicitaires. On voit de l’escalade à la place du golf ou d’une autre activité, cela fait qu’on pratique plus, il y a plus de salles, et ça devient un phénomène social en fait. Ça c’est dans les dernières années. »

Seul ou à plusieurs, ou les deux

De débutant à avancé, les salles proposent des voies pour tous les niveaux. Il est même possible de se renforcer physiquement en parallèle, histoire de mettre toutes les chances de son côté. L’aspect social et sportif attire de nombreuses personnes. Enzo fait de l’escalade en bloc depuis 3 ans: « Alors moi ce que j’apprécie dans l’escalade en bloc c’est le côté individuel mais à la fois collectif. Tu peux venir t’entrainer tout seul : tu prends ton sac, tu prends tes chaussons, tu prends ton matériel. Tu n’as pas besoin d’un partenaire pour t’assurer. Après c’est aussi le côté collectif. Tu viens tout seul mais tu peux vite te faire ds potes sur place ou rejoindre tes amis sur place, grimper ensemble. »

Loin des montagnes, l’escalade séduit un public urbain en quête de convivialité. A Plan-les-Ouates comme à Vernier, la pratique a encore de beaux jours devant elle.