Genève

L’extrême gauche dénonce une répartition «abusive» des sièges en commission

02.06.2025 18h38 Denis PALMA

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À peine la nouvelle législature lancée en ville de Genève, Ensemble à Gauche et l’Union populaire montent au créneau. En cause : une répartition des sièges en commission jugée «inéquitable et politisée». 

Leur groupe, pourtant crédité de 10,1% des voix et de 9 sièges en plénière, ne disposera que d’un seul siège dans chaque commission. C’est deux fois moins que le MCG (11,1% des suffrages, 9 élus), et quatre fois moins que le PS (20,4% des voix, 18 élus).

La cheffe de groupe Brigitte Studer s’indigne : «Il n'est pas juste que le scrutin proportionnel ne soit pas respecté comme c’est le cas pour la plénière du Conseil municipal. Nous ne pouvons pas l’accepter, ce n'est pas démocratique».

Un calcul contesté

La clé de répartition a été approuvée par la majorité des membres de l’ancien bureau. Elle repose sur les suffrages exprimés, mais pour Livia Zbinden, ex-présidente du Conseil municipal, il s’agit avant tout d’un choix politique assumé : «Cela a été un choix de chacun des membres du bureau, des groupes politiques, de choisir une proposition qui pouvait permettre aux commissaires d'être représentés de manière proportionnelle».

Le Parti socialiste, principal bénéficiaire de cette répartition, défend la méthode. «Le Conseil municipal s'est donné des règles de calcul claires en la matière et elles ont été appliquées. Nous estimons qu’il n’est pas pertinent de déroger à un résultat qui découle directement des élections en ville de Genève», argue Manuel Zwyssig, conseiller municipal PS.

Vers un changement de règlement ?

Face à ce qu’elle considère comme une «dérive politisée», l’extrême gauche entend agir. Elle demandera ce mardi l’urgence pour inscrire dans le règlement une répartition automatique des sièges en commission, fondée uniquement sur le nombre d’élus en plénière. «Il faut que ce soit un principe, une règle uniquement mathématique, arithmétique, applicable dans toutes les situations et sans laisser la porte à l'interprétation du bureau ou même de la plénière», plaide Tobias Schnebli, conseiller municipal EAG-UP.

En parallèle, le groupe a saisi l’organe de surveillance des communes. Il attend désormais que le nouveau bureau du Conseil municipal, élu ce soir, se positionne sur cette répartition très contestée.