Genève

L'ombre de l'abattage plane sur des marronniers à Genthod

21.09.2023 18h26 Rafael Pacheco

lullin

Un projet d’abattage d’arbres au parc Lullin provoque la colère des habitués du lieu. 42 arbres, dont une dizaine de grands marronniers, sont dans le viseur de l’Office cantonal de l’agriculture et de la nature (OCAN). Face à la gronde de la population, les autorités ont tenu une séance informative extraordinaire pour expliquer les raisons des futurs abattages.

Une ombre plane sur le sort des grands marronniers du parc Lullin. L’OCAN prévoit d’abattre 42 arbres à Genthod, dont une dizaine de grands marronniers, emblématiques du lieu. Mercredi soir, canton, commune et population se sont réunis in situ pour aborder les raisons des coupes.

Hormis un marronnier centenaire qui menace de tomber sur la route cantonale, l’OCAN souhaite abattre ces essences pour laisser place aux plus petits arbres. Les jeunes spécimens manqueraient de lumière pour pouvoir mieux pousser. Une gestion forestière jugée habituelle et nécessaire: «Tout arbre finit par tomber. Si on ne coupe pas, on aura qu'une forêt sénescente. Avec le changement climatique, elle risque de s'écrouler donc on pourrait avoir des effets fortement négatifs», détaille le directeur du Service du paysage et des forêts Patrik Fouvy.

Un abattage théorique, mais déjà polémique

Pour les autorités de la commune, l’abattage doit être respecté à condition d’être réfléchi et minimisé. «C'est difficile de porter un avis définitif, on est dans un paradoxe. L'abattage de ces arbres est un manque à tous les niveaux, mais on doit faire confiance à nos institutions, à l'OCAN. S'ils ont pris cette décision, ce n'est pas par plaisir, mais par nécessité», explique le maire de Genthod Joël Schmulowitz.

De son côté, la population estime que l’abattage de ces arbres dénaturerait le parc Lullin de manière trop radicale. Dérèglement climatique, dimension patrimoniale des arbres concernés et gestion forestière disproportionnée sont les arguments évoqués. En ce sens, une pétition de 842 signatures a été déposée ce jeudi au secrétariat général de l'Etat, à l’encontre de ce projet d’abattage.

«On n'a absolument pas la certitude que les jeunes arbres, qui seront plus exposés à la lumière, auront la possibilité de pousser»

La séance informative de mercredi s’est conclue par un échange, parfois houleux, aux avis polarisés. Malgré les explications, les pétitionnaires ne changent pas d’avis. Pour l'initiatrice de la pétition, Rachael Reilly, la petite taille de la parcelle doit être prise en considération. «On n'a absolument pas la certitude que les jeunes arbres qui seront plus exposés à la lumière auront la possibilité de pousser», rappelle Stéphane Conus, signataire de la pétition et conseiller municipal à Versoix. 

Pour l’OCAN, prendre le pouls chez les usagers du parc Lullin était primordial et pourrait faire revoir à la baisse l’appétit de coupe dans les 1,6 hectare des lieux. La requête d’abattage de l’OCAN sera publiée dans les prochains jours. Le permis de coupe sera lui officiel, début novembre. En absence de recours dans les délais prévus, le début des travaux est agendé pour janvier 2024.