La Cour des comptes épingle le suivi des parents d’enfants placés
Les parents d’enfants placés devraient bénéficier d’un meilleur accompagnement, conclut la Cour des comptes dans un rapport publié mardi. Elle estime qu’ils devraient être considérés comme des acteurs dans le maintien de la relation familiale, et non pas uniquement comme un élément perturbateur.
La Cour des comptes a reçu une dizaine de plaintes de la part de parents d’enfants placés depuis 2019. Elle souligne l’importance de mettre en place des mesures de soutien à la parentalité. Elle relevait déjà dans son rapport d’activité 2018/2019: «la logique de mise à l’abri des mineurs en danger est certes nécessaire, mais insuffisante à la résolution du problème ayant causé le placement du mineur».
La Cour des comptes recommande notamment de définir des objectifs aux parents et d'en assurer le suivi, en vue d’un retour de l’enfant placé. Cette mesure doit améliorer la communication et la transparence avec les parents, en objectivant le possible retour à domicile de l’enfant. Favoriser le retour des enfants à domicile lorsque la situation l’autorise permettrait également de répondre en partie à la problématique des foyers saturés.
La Cour constate également des lacunes dans l’offre de soutien et d’accompagnement des parents dès le placement du mineur. Les prestations d’aide éducative à domicile par exemple sont interrompues dès le placement du mineur. Parmi les problèmes soulevés: l’insuffisance du nombre de points rencontre parents/enfants.
Le gendarme de l’administration recommande encore de renforcer les outils destinés aux collaborateurs confrontés à des parents fragiles. Il note que la vulnérabilité personnelle et sociale de certains parents rend leur accompagnement particulièrement difficile. Il leur est par exemple difficile de comprendre les causes du placement ou se remettre en question.
Le DIP accepte toutes les recommandations de la Cour des comptes. Il a jusqu’au 31 décembre 2025 pour les mettre en application.
Rapport parlementaire repoussé
La commission de contrôle de gestion aurait dû présenter les conclusions d’une enquête sur cette question précise de la protection des mineurs. Selon les informations de Léman Bleu, le rapport rédigé par les députés Francisco Taboada, Pierre Eckert et Alexis Barbey n’a pas été bien accueilli par les députés de la commission. Après 13 mois de travail, ses conclusions manqueraient de consistance et ont été jugées trop complaisantes vis-à-vis des entités qui gravitent autour du Service de la protection des mineurs. La copie a été renvoyée à ses auteurs dans l’attente de complément.