Genève

La France veut réduire le coût du chômage des frontaliers

10.10.2024 17h24 Gilles MIELOT

redac

La France cherche à réduire le coût du chômage des frontaliers. L’an dernier, l’indemnisation des frontaliers qui travaillent en Suisse a couté 721 millions d’euros à l’hexagone. Une manne que Paris regarde avec gourmandise à l’heure où le redressement des comptes publics est une priorité. 

L’indemnisation des frontaliers au chômage a couté près d’un milliard d’euros à la France l’an dernier. Des frontaliers qui travaillent en Suisse mais aussi au Luxembourg ou encore en Allemagne. La règle est simple, le frontalier cotise dans son pays d’emploi, mais est indemnisé par son pays de résidence. Les frontaliers qui travaillent en Suisse sont ceux qui coutent le plus en raison de salaires plus élevés. Ils étaient 47 000 à être indemnisés l’an dernier pour un coût de 721 millions d’euros. Une situation déjà dénoncée depuis plusieurs années par les associations.

«Nous avons à plusieurs reprises pointé les difficultés financières, nous n'avons jamais eu de retour. La problématique financière est liée à la compensation entre les états» affirme le président du Groupement Transfrontalier Européen, René Deléglise.

Une différence de salaire qui alourdit la facture

Des chômeurs frontaliers bien mieux indemnisés que leurs compatriotes grâce à des salaires plus élevés et qui n’ont pas intérêt à retrouver un emploi rapidement. Un temps d’indemnisation plus long donc qui s’ajoute à la facture finale salée. La France cherche à redresser ses comptes publics et lorgne de plus en plus vers cette manne transfrontalière.

«Il y a deux possibilités d'action, soit changer les règles européennes qui nécessite de mettre tout le monde d'accord, le réglement européen prévoit que les états peuvent négocier des compensations financières différentes, donc la France et la Suisse peuvent s'asseoir autour d'une table et négocier, par exemple au lieu de trois à cinq mois de compensation, on pourrait imaginer douze mois ou plus» précise René Deléglise.

Un processus qui prendrait du temps et donc de l’argent. Les frontaliers sont de plus en plus nombreux, en cas de perte d’emploi, la facture sera de plus en plus conséquente. Autre piste, limiter le montant maximum d’indemnisation comme en Italie, avec le risque d’une plus grande précarisation des chômeurs en fonction des régions.