La SGS va quitter Genève pour Zoug

La société SGS, leader dans le domaine de la certification, envisage de déménager son siège genevois dans le canton de Zoug. La société juge ses locaux trop grands et trop couteux. Le canton regrette cette décision mais reste convaincu des atouts genevois. 

Un fleuron mondial, une multinationale ancrée à Genève depuis plus de 100 ans qui largue les amarres, attiré par les sirènes zougoises. SGS, spécialiste de l’inspection et de la certification emploie environ 150 personnes à Genève. Selon la RTS, la société estime que son siège est trop grand, et trop couteux. Si la concurrence fiscale entre les cantons s’est normalisée, l’imposition des personnes physiques, entendez les collaborateurs, est moindre du côté de Zurich. Pas négligeable alors que les charges du personnel représentent 60% de la SGS.

«Zoug a un taux d'imposition sur les personnes morales à 11,8% contre près de 15% à Genève qui a en plus un taux d'imposition maximal sur la fortune le plus élevé de Suisse, à près de 43% contre 22% à Zoug, forcément cela fait des différences» explique Arnaud Bürgin, directeur général adjoint de la FER, la fédération des entreprises romandes. 

SGS va bien, la société a un chiffre d’affaire autour de six milliards et a multiplié les acquisitions ces dernières années. La nouvelle directrice depuis un an souhaite économiser 100 millions cette année. Son absence d’ancrage genevois a sans doute guidé son choix. La Conseillère d'Etat genevoise en charge de l'économie, Delphine Bachmann regrette ce choix, mais précise que «la pérénnité des entreprises à cinq ans, leur survie, est meilleure à Genève qu'au plan national, nous avons donc beaucoup d'atouts à faire valoir». 

SGS n’a pas répondu à nos sollicitations pour expliquer sa décision et les conséquences sur les emplois à Genève. Le déménagement devrait être officiel et entériné lors de la prochaine assemblée générale de la société fin mars.