La Ville de Genève adopte un budget déficitaire
SCHWEIZ RATHAUS GEN
Adopté dans la nuit de samedi à dimanche par le Conseil municipal, le budget 2025 de la Ville de Genève présente un déficit de 70,9 millions de francs pour des charges qui s'élèvent à plus de 1,4 milliard de francs. Soutenu par la gauche, il a été validé par 47 oui contre 28 non.
Emmenée par le Parti socialiste, l'Alternative l'a approuvé, tout comme le MCG, alors que le PLR, Le Centre et l'UDC y étaient opposés. Le déficit de 70,9 millions de francs reste dans la limite admissible imposée par la loi sur l'administration des communes. Ce budget intègre la diminution d'impôt sur le revenu des personnes physiques qui a été acceptée en votation le 24 novembre dernier.
Le budget prévoit d'ouvrir 108,7 nouveaux postes pour un montant global de 10,6 millions de francs. Une cinquantaine de ces nouveaux postes sont liés à la municipalisation des crèches. Il comprend aussi l'annuité du personnel ainsi qu'une indexation de 2,8% des salaires afin de faire face à l'inflation. Les investissements sont maintenus à hauteur de 180 milllions de francs.
"Irresponsable" et "déconnecté" pour la droite
En votant un budget déficitaire de 70,9 millions - dans les limites de la loi sur l'administration des communes -, la Ville de Genève devra néanmoins présenter au Conseil d'État un plan de retour à l'équilibre dès le printemps prochain, a réagi Le Centre dans un communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche.
Le PLR Ville de Genève a de son côté déploré dans un communiqué "l'adoption d'un budget militant, dogmatique et déconnecté des réalités économiques et des véritables besoins de l'ensemble des Genevoises et Genevois". Il a pointé du doigt "la création de postes coûteux et superflus" ainsi l'augmentation des subventions.
Les Vert'libéraux de la Ville de Genève ont pour leur part qualifié le budget d'"irresponsable". Dans un communiqué, ils ont dénoncé un "manque de rigueur et de discernement dans l'utilisation des fonds publics" et estimé que le budget ne répondait "ni aux impératifs de sobriété ni aux principes d'une durabilité financière acceptable".
Attaques dénoncées
La maire de Genève et conseillère administrative socialiste Christina Kitsos a défendu la politique de son département, précisant qu'en matière de petite enfance, "ce qui coûte, c'est l'inaction", souligne son parti dans un communiqué. Le groupe socialiste évoque des "attaques d'une droite décomplexée et de plus en plus incohérente à l'approche des élections."
Le budget permet le maintien des prestations, malgré la baisse fiscale décidée au niveau cantonal, se sont de leur côté félicité les Vert-e-s. Bien que soulagés, les écologistes feront preuve d'un "suivi attentif dans le retour à l'équilibre attendu pour 2033".
Présenté au mois de septembre 2024, le projet de budget 2025 partait sur une base déficitaire de 63,4 millions de francs. Le projet amendé et adopté mi-novembre en commission des finances du Conseil municipal tablait sur un déficit de 72,9 millions.