La canicule plus meurtrière à Genève qu'ailleurs en Suisse
Selon une étude récente menée par l'Université de Berne, Genève serait la ville la plus affectée par les épisodes de canicule en Suisse, un phénomène qui s'intensifie avec le réchauffement climatique. Cet été, la chaleur a été la cause de 5% des décès enregistrés dans la ville, soit un total de quarante personnes.
Les chercheurs de l'Université de Berne ont examiné l'impact des températures élevées sur la mortalité dans différentes villes suisses. Ils ont constaté que l'arc Lémanique, région comprenant Genève, est plus sévèrement touché que d'autres régions du pays. L'été dernier, durant la période de canicule, Genève a enregistré un nombre de décès nettement supérieur aux autres villes.
Dans les colonnes de la Tribune de Genève, Dre Ana Maria Vicedo, chercheuse principale de l'étude et spécialiste des impacts du changement climatique sur la santé humaine, souligne que sur les 40 décès imputables à la canicule à Genève, "plus de 90% des victimes étaient âgées de plus de 65 ans". De plus, l'étude révèle une disparité de genre, les femmes étant en moyenne plus touchées que les hommes.
"Lors de fortes chaleurs, le risque de mortalité chez les femmes de plus de 65 ans augmente de 36%, contre 23% chez les hommes du même âge", précise la chercheuse. Ces résultats soulignent la nécessité de mettre en place des mesures pour protéger les populations les plus vulnérables lors des vagues de chaleur, en particulier les personnes âgées et les femmes.
L'étude met en évidence les dangers du réchauffement climatique sur la santé humaine et la nécessité d'agir de manière urgente et décisive pour atténuer ses effets. Les chercheurs appellent à des efforts d'atténuation et des stratégies d'adaptation ambitieuses pour faire face à la hausse des températures, qui risque de transformer les étés suisses, déjà plus chauds, en périodes de danger mortel pour les populations les plus vulnérables.