Genève

La communauté juive sous le choc

09.10.2023 18h12 Gilles MIELOT

redac

L’attaque terroriste du Hamas contre Israël samedi matin est sans précédent. Des centaines de morts, une escalade redoutée et un sentiment de peur qui va au-delà des frontières du Proche-Orient. Près de 6000 personnes de confession juive vivent à Genève. Beaucoup ont suivi les évènements incrédules. Peu ont voulu témoigner car ils craignent pour leur intégrité.

Les chaines info tournent en boucle. L’horreur à distance pour cette maman qui vit à Genève et dont la fille est restée en Israël. «Elle a été vraiment traumatisée, elle n'ose plus sortir de chez elle, elle est à Jérusalem, où c'est moins intense, mais elle a été choquée par les images, par ces gestes de barbarie» témoigne Nurit Braun.

Une inquiétude dans la communauté surtout dans les sphères religieuses. Crainte de débordement, et d’un antisémitisme d’opportunité. «Nous faisons plus attention que d'habitude, nous n'avons pas de réunions dans l'espace public. Il y a eu des actes contre les synagogues, on n'est pas dans le même cadre qu'en France, nous espérons que cela ne sera pas le cas à Genève» redoute le rabbin François Garaï.

Résilience et condamnation unanime au sein de la communauté. «Il s'agit d'actes terroristes qui ne peuvent être que condamnés. Nous appelons la communauté internationale à les condamner, et surtout à tout faire pour sauver les otages» témoigne Roseline Cisier, la présidente de la communauté israélite de Genève.

La paix entrevue ces dernières années semble désormais bien loin.

Pour Jonathan Kreutner, directeur de la Fédération Suisse des Communautés Israélites, «Le Hamas est une organisation qui veut tuer les juifs. On ne peut pas parler avec cette organisation».

En Suisse, la classe politique a réagit surtout sur les réseaux sociaux, à l'image du conseiller national socialiste Carlo Sommaruga, de la conseillère d'Etat Nathalie Fontanet ou encore du député socialiste Sylvain Thévoz «Choqué, ému devant les centaines, bientôt les milliers de victimes civiles. Encore un nouveau carnage, un nouveau cycle de violences de cette longue guerre qui n’a jamais cessée entre l’état d’Israël et la résistance palestinienne et sa volonté de pouvoir vivre libre sur sa terre. Tant que l’on aura pas réglé ce problème-là, cycliquement de nouvelles guerres apparaitront et malheureusement ce sont les civiles qui en payent le prix lourd.»  

En Suisse, les voix s’élèvent pour que la confédération considère le Hamas comme organisation terroriste, ce qu’elle s’est toujours refusée à faire pour ne pas rompre le dialogue, un dialogue qui semble atone désormais.