Genève

La droite veut limiter les dépenses de l’État

23.01.2025 18h20 Denis PALMA

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Après avoir obtenu une baisse d’impôts pour les contribuables, la droite s’attaque aux dépenses de l’état. Le Grand Conseil votera d’ici demain deux projets de loi PLR.  En cas de déficit budgétaire, ils limitent toute augmentation des charges et des engagements de nouveaux fonctionnaires à la croissance démographique. À droite, on parle de bon sens: celui de ne pas dépenser l’argent que l’on n’a pas.  À gauche, on agite la menace d’un référendum en dénonçant une attaque intolérable vis-à-vis des services publics. Denis Palma. 

On ne dépense plus l’argent que l’état n’a pas. Ce principe cher au PLR a guidé la rédaction des deux projets de loi qui instaure un frein à l’augmentation des charges et aux engagements en cas de déficit. 

En mars dernier, les textes de loi ont été affinés en commission sur la base des conseils du gouvernement. Cinq amendements ont été rajoutés : Un déficit transitoire compris jusqu’à 200 millions est admis jusqu’en 2027. Les charges extraordinaires inattendues, telles que le Covid, ne sont pas prises en compte.  Les «charges contraintes», telles que les dépenses sociales inscrites dans la loi, ne sont pas incluses. Concernant l’engagement de nouveaux fonctionnaires, la loi s’applique uniquement aux les postes permanents. Pas aux auxiliaires. Enfin, le nombre de postes d’enseignants supplémentaires n’est pas corrélé à l’évolution de la population, mais à l’augmentation du nombre d’élèves. Une mesure qui concerne uniquement les enseignants. 

Des attaques frontalement contre les services publics.

Selon le parti socialiste, ces lois sont «absurdes et inutiles». Elles attaquent frontalement les services publics. «Aujourd’hui, le PLR veut réduire les prestations offertes à la population, détériorer le service public et les conditions de travail, lance la députée PS Caroline Marti. C’est un projet idéologique néolibéral de réduire la taille de l’État et lancer des vagues de privatisation», conclut-elle.   

«Il n’y aura aucune coupe et aucune prestation diminuée»

Avec ses deux projets de loi le PLR veut-il couper dans les prestations de l’État ? La réponse du député Yvan Zweifel est limpide: «C’est un mensonge éhonté. Ces projets-là ne proposent pas de coupes, ils limitent les augmentations uniquement dans le cas d’un budget présenté déficitaire. Puis, l’élu PLR s’emballe: «Lorsque l’on a un budget de 11 milliards de francs pour 520 000 habitants, aucun autre endroit dans le monde ne possède un tel budget. Nous avons largement les moyens. Il n’y aura aucune coupe et aucune prestation diminuée», assure-t-il.    

Un référendum déjà en préparation  

Le PLR possède une courte majorité sur ces textes avec l’appui du Centre, LJS et de l’UDC. Avant même le vote en plénière, gauche et syndicat ont déjà organisé leurs forces: ils lanceront un référendum si les deux projets de PLR passent la rampe du Grand Conseil.