La piscine de Lancy pourrait fermer totalement pour cet hiver

A peine ouverte, déjà refermée. C’est ce que craignent les nageurs de la piscine de Lancy-Marignac. Le bassin extérieur, accessible toute l’année depuis 2019, pourrait bien ne pas rouvrir cet hiver. La commune avait déjà baissé la température de l'eau la saison dernière. 

Plongeons et longueurs seront-ils possibles cet hiver? Et quelle sera la température de l’eau? Ces questions, tous les utilisateurs de la piscine de Lancy-Marignac se la posent depuis que la commune a annoncé terminer sa saison d’hiver… ce 31 octobre. 

Pétition et émoi autour des bassins

Une pétition qui demande aux autorités de laisser le lieu ouvert tout l’hiver a recueilli en quelques jours près de 450 signatures. Devant l’entrée, on s’inquiète de voir ce lieu de sport et de détente disparaitre. «C’est l’unique possibilité que j’ai pour nager» souffle une dame âgée, qui craint le sol glissant des Vernets. «On rencontre des gens, on se dit bonjour, cela fait un bien fou au corps et à l’esprit!»

Enjeux écologiques et financiers

Le Conseil administratif de Lancy décidera mardi 10 octobre de l’avenir hivernal de sa piscine, le seul bassin olympique extérieur ouvert toute l’année en Suisse. L’exécutif ne souhaite pas s’exprimer avant d’avoir tranché mais évoque des enjeux complexes à la fois financiers et écologiques, notamment.

Ces tergiversations laissent de marbre la droite lancéenne. Il y a 4 ans, 1.5 million de francs ont été investis, en partie par la commune, pour que le bassin soit accessible tout l’hiver. Le conseiller municipal PLR Thierry Derobert est très critique: «La piscine est chauffée par du pellet et du biogaz. Les préoccupations écologiques ont tout a fait été prises en compte dès l’étude de l’ouverture toute l’année. Donc aujourd’hui, c’est inacceptable de fermer la piscine pendant l’hiver». 

Clubs sportifs en eaux troubles

Dans les lignes de nage aussi la fermeture potentielle fait de vagues. Le Triathlon Club Genève s’entraine ici tous les midis. Par manque de place, il avait déjà quitté les Vernets il y a 4 ans. «On est très inquiet. On comprend qu’il y aune crise de l’énergie et une crise écologique», réagit Thomas Huwiler qui s’apprête à prendre la présidence du club. «Mais il y a aussi une crise de la santé et nous manquons drastiquement d’infrastructures sportives. On a toujours l’impression que le monde du sport est non-prioritaire.»

La saison dernière décision avait été prise de baisser la température des bassins à 20 degrés pour réduire la dépense énergétique. Mais cette solution n’avait pas convaincu. Un rassemblement pour demander de maintenir la piscine accessible toute l'année est prévue ce samedi.