Genève

La police municipale impuissante face à l'augmentation de la délinquance

18.06.2025 17h36 Gilles MIELOT

redac

Une meilleure formation et un équipement adéquat, voilà ce que demandent les polices municipales genevoises dans une pétition adressée au Grand Conseil. Des agents qui sont de plus en plus confrontés à des épisodes violents dans la rue. Ils estiment que leurs prérogatives et leur équipement pour intervenir est insuffisant. 

Des interventions en hausse, 83% pour lutter contre la délinquance de rue l’an dernier. Et des interventions de plus en plus dangereuses comme ce drame survenu début mai, un forcené armé d’un couteau, sur le toit d’une voiture de la police municipale, qui s'est rué sur les agents et qui est décédé après l’intervention de la police cantonale. «Nos moyens de défense sont un spray au poivre et un bâton tactique qui fonctionne très bien pour des bagarres à mains nues, mais quand il s'agit de conflits au couteau, notre sécurité n'est plus garantie» explique Damien Menetrey, président du syndicat des polices municipales genevoises.

La sécurité des agents menacée

Des bagarres au couteau qui se multiplient, et des agents qui se retrouvent en première ligne face à une violence de plus en plus décompléxée. Un tiers des policiers municipaux a déjà subi des blessures en service, selon un récent sondage interne révélé par la Tribune de Genève. «Les missions ne sont plus les mêmes que dans les années 90, on nous demande de faire de la sécurité, par exmple, on doit sécuriser les abords du quai 9, et makheureusement, il y a des bagarres au couteau qui sont presque quotidiennes» poursuit Damien Menetrey.

Pas de consensus politique

La pétition remise au Grand Conseil demande un brevet fédéral de policier en guise de formation, un meilleur équipement, et des feux bleus sur les véhicules d’intervention. Un débat qui dure depuis une quinzaine d’année, et qui n’a toujours pas trouvé de consensus politique.

Pour le député PS Diego Esteban, garantir la sécurité ne passe pas toujours par l'auto-défense, l'équipement ou la formation «mais aussi par le lien noué avec la population et permettre ainsi d'ouvrir le dialogue». 

Le député PLR Pierre Conne préconise lui de n'avoir qu'une seule police, avec un niveau de formation homogène «la question de savoir si elle doit être armée ou pas ne se posera plus». 

Disparité de points de vue également les communes et le canton qui nous répondu à ce sujet : 

« Les compétences des polices municipales sont déterminées par la loi et leur action se déploie sous la responsabilité des communes. Un groupe de travail a été mis sur pied avec les communes pour questionner ces éléments et les modifier le cas échéant, mais est actuellement en pause en raison du changement de législature communale. On le réactivera cet automne”.

Cet automne justement, le syndicat des polices municipales genevoises envisage de lancer une initiative s’il n’y a pas de réponse politique satisfaisante d’ici là.