La rue de Carouge en chantier pour deux ans

La rue de Carouge a entamé sa mue hier. Deux ans de travaux pour piétonniser à terme cette artère de plus de 800 mètres de long. Des travaux conséquents avec la réfection des canalisations et le changement des voies de trams. Un chantier dantesque qui va impacter riverains et commerçants. Un projet de délibération pour la création d’un fonds d’indemnisation a été lancé. 

Depuis hier, les pelleteuses et marteaux-piqueurs ont entamé leur balai sur une première portion de la rue de Carouge. Deux ans de travaux pour un montant de 35 millions sont prévus pour changer les canalisations, les voies du tram, et réaménager complètement l’espace public. «On fait des travaux lourds de SIG et des TPG et ensuite on fait les aménagements de surface avec la volonté d'aller vite pour moins impacter riverains et commerçants» précise Nicolas Betty, chef du service aménagement, génie civil et mobilité de la ville de Genève.

160 commerçants impactés

La rue de Carouge compte 160 commerçants. Tous seront impactés par les nuisances, la poussière, et les difficultés d’accès. Si certains manifestent de l’inquiétude, d’autres sont plus pragmatiques comme Charly Laluque qui tient une crémerie : «ça va être un peu dur, mais on est prévenu depuis longtemps, on se dit que dans deux ans, ça va être beaucoup mieux, on aura une terrasse». Dans un magasin plus loin, Diego Ambrosio compte sur ses clients fidèles. «Ce n'est pas dans ma nature de demander des aides, et j'aimerai ne pas les demander, mais si je suis obligé, je n'hésiterai pas».  

Une indemnisation en consultation

Un projet de fonds d’indemnisation est dans les tuyaux, plus précisément dans les mains de la commission des finances pour examen. Les commerçants qui en feront la demande pourraient recevoir entre 20 et 80% de leur perte, pour un montant maximum de 120'000 francs par an. «Ce sera sur le chiffre d'affaires réel, il y a des discussions au municipal un peu dans l'esprit des aides Covid même si on a vu parfois les effets délétères avec des entreprises qui n'arrivent toujours pas à rembourser» indique l'ancien député Vert'libéral Boris Calame. 

Une question financière encore hypothétique, mais des travaux concrets qui se dérouleront par étape le long de l’artère. Dès le mois de juin et jusqu’à la fin de l’année, les trams ne passeront plus, ils seront remplacés par des bus dans les rues adjacentes, et si tout va bien, dans deux ans, la rue de Carouge ressemblera à ça.