«La trottinette électrique est un vrai problème», alerte la gendarmerie
La gendarmerie genevoise dresse un constat préoccupant: si le nombre d’accidents est en légère baisse, leur gravité augmente. Le chef de la gendarmerie, Patrick Pulh, revient sur les causes de cette évolution et appelle à un changement de stratégie.
Moins d’accidents, mais des cas plus graves. C’est le paradoxe relevé par Patrick Pulh, chef de la gendarmerie genevoise, après la publication des chiffres annuels de la sécurité routière ce mardi. «La vitesse et le comportement sont des facteurs essentiels à la gravité des accidents», explique-t-il. Parmi les causes pointées du doigt: la nervosité, l’inattention, mais surtout l’explosion de l’usage des trottinettes électriques.
Ces engins «posent un vrai problème», alerte Patrick Pulh. L'usage des trottinettes électriques s’est démocratisé à grande vitesse, rendant leur contrôle plus complexe. «Ce n’est pas plus dangereux de conduire une trottinette aujourd’hui qu’il y a deux ans, mais il y en a bien plus sur les routes», note-t-il.
Omniprésence du téléphone au volant... et en traversant
Autre facteur préoccupant: l’usage du téléphone au volant, mais aussi en tant que piéton. «Les gens sont concentrés, pris par leur appareil et oublient totalement l’activité qu’ils sont en train de faire. Même en marchant», souligne le chef de la gendarmerie.
Quant aux systèmes électroniques dans les voitures, ils participent selon lui à une «déresponsabilisation» des conducteurs. «On se repose sur le véhicule, alors que le vrai responsable reste le chauffeur» souligne-t-il.
Sur la question de l’alcool au volant, la situation reste stable. Mais les contrôles révèlent encore des surprises: «On a des forts excès à 6h00, 7h00. Les gens pensent qu’ils sont sevrés. Une nuit de deux heures ne suffit pas», rappelle le gendarme. Face à ces constats, Patrick Pulh insiste: il faut adapter les stratégies.