Genève

LAMal: «Il serait peut-être temps de redonner la main aux Cantons»

09.05.2023 20h03 Rédaction

La hausse constante des primes maladies sera probablement le thème central de la campagne des élections fédérales. Selon Jean-Paul Derouette, président de l’Association suisse des assurés (ASSUAS) Romandie, les Cantons doivent prendre la main.

Il y a 10 jours, Alain Berset avertissait sur une probable nouvelle forte hausse des primes maladie. Certains parlent de 10%. Après une augmentation significative l’an dernier, peut-on continuer à cette allure à foncer droit dans le mur? Pour Jean-Paul Derouette, c’est non: «Le système tel qu’il est conçu arrive à sa fin. Il y a un problème avec ces assurances: on est obligé de payer, il n’y a aucune maîtrise des coûts et les Cantons n’arrivent pas à avoir la mainmise sur ce point, alors que les primes sont cantonales. Il serait peut-être temps de redonner la main aux Cantons»

Vers la création d’une caisse de compensation?

Notre invité pointe les réserves des assureurs et notamment le non-transfert des réserves en cas de changement d’assurance maladie. Pour mieux maîtriser les coûts, l’ASSUAS préconise la création d’une caisse de compensation cantonale: «Les assurés enverraient leurs factures à cette caisse, ce qui permettrait de voir où ont les dépenses et comment est réparti l’argent. Cela permettrait aux cantons de mieux fixer la prime d’assurance.» Cela ne serait toutefois pas une caisse unique, ni une véritable assurance maladie, mais un gendarme de la LAMal. 

Le futur ministre genevois de la Santé, Pierre Maudet, avait proposé durant sa campagne une caisse publique cantonale. Jean-Paul Derouette se réjouit de cette proposition et glisse avoir échangé avec le candidat LJS durant sa campagne, ainsi qu’avec Thierry Apothéloz. «Je pense qu’il y a une cohésion au niveau du Conseil d’État pour aller pour avancer sur ce sujet. Car on est en train d’asphyxier les familles, on est loin d’autres pays au niveau des prestations et nous avons l’une des assurances les plus chères au monde aujourd’hui. Il faut radicalement changer quelque chose.»