Le Conseil d'Etat genevois lance un plan d'action sur le crack
Le Conseil d'Etat genevois lance un plan d'action transversal dans le domaine du crack. Adopté mercredi, il vise à réduire les risques socio-sanitaires et sécuritaires des consommateurs tout en garantissant la sécurité publique.
Pour lutter contre le fléau du crack à Genève et prendre en charge ses consommateurs et consommatrices, le Conseil d’Etat s’appuie sur la politique des 4 piliers: prévention, thérapie, réduction des risques, répression. Un plan ayant déjà fait ses preuves selon Carole-Ann Kast: «Dans les années 80, quand on avait le même phénomène avec l'héroïne, c'est véritablement cette politique des 4 piliers qui a permis de sécuriser les espaces rues, de ramener la consommation à des endroits loin des écoles et des commerces mais aussi de faire un travail social avec les consommateurs». Côté sécurité, il est notamment question d’une présence active de la police afin de décourager la consommation visible de crack sur la voir publique.
Mais bien que ce plan soit porté par plusieurs départements, la réponse est avant tout sanitaire. Le département de la santé de Pierre Maudet prévoit donc plusieurs mesures: l’augmentation des maraudes, l’amélioration de l’analyse des substances, une formation continue pour les travailleurs en contact avec les consommateurs de crack, le remplacement de 12 lits du sleep-in et enfin, la création d’une annexe au bâtiment du Quai 9. Il s’agira d’une construction légère, attenante au bâtiment existant et impliquant la suppression de places de parking. Elle sera dédiée à la consommation de crack et au repos de ses consommateurs.
Nouvel espace de consommation
Du côté de l’association Première Ligne, qui gère le Quai 9, la nouvelle est réjouissante. «On est très content d'avoir une structure qui se renforce. Il y a encore des choses à peaufiner sur l'implication que cela a sur l'association, qui va doubler de taille, (...) mais c'est ainsi que l'on arrivera à inverser la tendance» estime Thomas Herkel, directeur de la structure. Le délai pour cet ajout n’est pas encore déterminé, mais le magistrat Pierre Maudet est confiant sur son implémentation, «même s'il risque d'y avoir quelques oppositions», reconnaît-il.
Ce plan stratégique est vu d’un bon œil par Addiction Suisse, qui salue l'ambition du Canton. Reste à passer la rampe du Grand Conseil… et à prévoir un déménagement dès 2026 avec le chantier de la Gare Cornavin. «Nous cherchons encore un lieu alternatif proche de la gare» nous explique Pierre Maudet.
Élaboré sur 3 ans, ce plan est chiffré à près de 18 millions de francs.