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Le Conseil d'Etat ne nomme pas le recteur choisi par l'UNIGE

18.01.2023 14h55

Le Conseil d'Etat ne nomme pas le recteur choisi par l'UNIGE

Le Conseil d'Etat n'a pas avalisé la candidature d'Eric Bauce au poste de recteur de l'Université de Genève (UNIGE). Le professeur québécois avait été désigné par l'assemblée générale de l'alma mater pour succéder à Yves Flückiger (archives).

Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Le Conseil d'Etat n'a pas avalisé la candidature d'Eric Bauce au poste de recteur de l'Université de Genève (UNIGE). Le professeur québécois avait été désigné par l'assemblée générale de l'alma mater pour succéder à Yves Flückiger.

Sans remettre en cause les qualités de M.Bauce, l'exécutif a estimé qu'il ne remplissait pas certains critères essentiels. La conseillère d'Etat Anne Emery-Torracinta a rappelé mercredi devant la presse avoir été auditionnée par les instances de l'université sur le profil que devait avoir, à ses yeux, le futur recteur.

'J'ai toujours dit qu'il fallait quelqu'un qui connaisse le système de formation helvète et qui dispose d'un réseau', a indiqué Mme Emery-Torracinta. Le futur recteur doit pouvoir défendre la place des hautes écoles en Suisse et en Europe, surtout quand ces hautes écoles se trouvent sous pression comme c'est le cas actuellement.

Le budget accordé par la Confédération aux hautes écoles pourrait notamment s'éroder. Les intentions annoncées du côté de Berne sont alarmantes. 'C'est aujourd'hui que les hautes écoles doivent se mobiliser'. Aux yeux de Mme Emery-Torracinta, il est impératif que le recteur retenu puisse être 'immédiatement opérationnel'.

Trop âgé

Les 62 ans du M. Bauce ont aussi joué en sa défaveur. Il n'aurait pas été possible pour lui d'effectuer un deuxième mandat de quatre ans, a souligné Mme Emery-Torracinta. Le professeur aurait eu trois ans pour mettre en oeuvre son projet et il aurait dû ensuite partir, a ajouté le président du Conseil d'Etat Mauro Poggia.

En résumé, le gouvernement genevois a estimé que le candidat québécois n'était pas la personne idéale pour relever les défis immédiats que devait affronter l'UNIGE. Une nouvelle procédure devra être ouverte dans les meilleurs délais par l'assemblée en vue de la nomination du futur recteur ou de la future rectrice.

Pour M.Poggia, cette affaire ne se réduit pas à une opposition entre les partisans de l'ouverture au monde de l'université et ceux qui prônent la fermeture. 'L'esprit provincial, c'est aussi penser que l'air frais vient toujours de l'extérieur', a fait remarquer le président du Conseil d'Etat.

Du côté de l'UNIGE, on prend acte de la décision. L'assemblée de l'université, composée de 45 personnes, va relancer le processus de recherche d'un ou d'une candidate. Le rectorat actuel, dont le mandat s'achève le 14 juillet, promet d'assumer ses responsabilités. 'Il n'y aura ni vacance ni hésitations à la tête de l'université'.

/ATS