Genève

Le "Cyrano de Bergerac" féministe de la Comédie annulé

02.04.2025 17h38 Gilles MIELOT

redac

Le « Cyrano de Bergerac » revisité en version féministe et queer qui devait se jouer à la Comédie de Genève, a été annulé à la veille de la première sur fond de différend artistique. Une nouvelle annulation qui pose question deux ans après celle de la pièce « Les Emigrants » pour un comportement inadéquat entre le metteur en scène et les équipes techniques.

Un Cyrano revisité, entièrement joué par des femmes qui va laisser 2500 spectateurs sur leur faim. Toutes les représentations à la Comédie de Genève ont été annulée la veille de la première qui devait se jouer hier soir. 

La compagnie « La division de la Joie » à l’origine de cette version audacieuse s’excuse dans un bref communiqué : « Il nous est apparu que les conditions humaines nécessaires à une création respectueuse des personnes impliquées n'étaient plus réunies au sein de la compagnie ». 

Une divergence artistique de dernière minute après des semaines de répétition qui reste pour l’heure sans explication. La production n’a pas souhaité faire de commentaire, et la metteuse en scène n’a pas pu être contactée. La Comédie de Genève indique de son côté « Nous avons accompagné au mieux ce projet de création dont nous n’étions qu’un coproducteur parmi d’autres. Beaucoup de décisions se sont faites en huis-clos et nous n’avons pu qu’acter leur décision finale tout en leur apportant tout le soutien possible ».

Rien à voir donc avec l’annulation il y a deux ans de la pièce « Les Emigrants » suite à un conflit entre le metteur en scène et les équipes techniques du théâtre. Pas de préjudice financier non plus pour la Comédie malgré le remboursement des billets vendus, compensé par les économies sur les droits d’auteur et les frais inhérents à l’accueil des artistes nous dit la ville de Genève qui verse près de 15 millions annuels à la Comédie de Genève et au théâtre de Poche. 

Quant au Cyrano de Bergerac féministe qui devait entamer une tournée en Romandie, il emporte malgré nous, peut-être aussi, son panache.