Le Département de la cohésion sociale voit deux lois majeures validées par le Grand Conseil
La loi culture et la loi sur l’aide sociale ont passé la rampe du Parlement. Ces deux succès marquent le début de la législature de Thierry Apothéloz. Mais maintenant, quels effets? Entretien.
Entre la hausse de la précarité, la flambée de la facture sociale et l’augmentation du nombre de jeunes en rupture, la loi sur l’aide sociale «veut inciter les jeunes et les adultes à reprendre une activité. Aujourd’hui, nous sommes insuffisamment incitatifs, explique Apothéloz. On a aussi une volonté de travailler sur les éléments bloquants dans une insertion professionnelle, comme la santé, le logement ou les dettes.» 30 millions de francs doivent être investis chaque année suite à cette loi.
Le conseiller d’État souhaite via cette loi revenir «à de l’accompagnement plutôt que de l’assistance» pour sortir de l’aide sociale. Cela passe notamment par une réduction des délais de prise en charge. D’ici dix ans, Thierry Apothéloz espère des économies de l’ordre de 224 millions de francs. À l'origine, une évaluation de la loi devait être faite tous les 5 ans. Ce délai a été ramené à 3 ans, sous la pression du PLR, qui a exprimé ses craintes que les nouvelles mesures amènent des charges supplémentaires.
Le Canton redevient un acteur de la politique culturelle
Autre texte adopté par le Parlement, la loi sur la promotion de la culture et la création artistique. La prise en charge de la culture était jusqu'alors essentiellement assumée par les communes et notamment la Ville de Genève, qui lui octroie environ 260 millions de francs par an. La nouvelle loi clarifie la situation. Le soutien financier des grandes institutions entre les collectivités sera mieux équilibré.
La loi concerne des maisons comme le Grand Théâtre, le Musée d'art et d'histoire ou encore la bibliothèque de Genève. Le texte adopté par le Grand Conseil concrétise l'initiative constitutionnelle «Pour une politique culturelle cohérente à Genève», qui avait été lancée par les milieux culturels et avait été plébiscitée en 2019.
Le texte voté par les députés promeut la culture sur tout le territoire. Il stipule que la politique culturelle est coordonnée par le canton, en concertation avec les communes et les milieux culturels. Cette loi clôt un chantier longtemps resté ouvert, butant sur des discussions difficiles entre les acteurs concernés. Pour Thierry Apothéloz, «cette loi cadre permettra d'aller de l'avant, avec une mission claire». Elle permet au canton de mener une politique culturelle lisible et cohérente. Il s'agit par ailleurs d'un outil «partagé par les communes».