Le Grand Genève absent des débats électoraux

Les élections cantonales genevoises sont scrutées avec attention en France voisine. Le grand Genève a été absent de la campagne malgré des enjeux démographiques inquiétants qui auront un impact sur toute la région en termes de mobilité et d’habitat.

Economie florissante, excédent budgétaire qui dépasse le milliard, Genève est un aspirateur de main d’œuvre qui pose des problèmes de logement et de mobilité. La cité déborde sur ses voisins sans trop s’en soucier. Selon l’observatoire statistique transfrontalier, la région comprenant la France voisine pourrait devoir accueillir jusqu’à 390 000 habitants en plus d’ici 2050. Le grand Genève pose des questions qui ont été absentes de la campagne électorale et qui inquiète les élus français.  

«La question de la cohésion sociale se pose. Il y a une grande disparité salariale entre les frontaliers et les autres, et une paupérisation du territoire dans les services publics» alerte Sébastien Colson journaliste au Dauphiné Libéré.

L’abstention et la montée en puissance des partis peu amicaux avec les frontaliers que sont le MCG et l’UDC questionne l’étroite collaboration qui a déjà du mal à se concrétiser à l’heure actuelle notamment sur les questions de mobilité et d’aménagement du territoire. Françoise Doucet présidente du Groupement Transfrontalier Européen n'est pas inquiète. «Nous tenons compte du paysage politique, nous avons des intérêts communs, nous devons travailler main dans la main».

Avant d’éventuelles dissensions transfrontalières, il y aura les querelles internes à régler au sein de l’alliance de droite si ses membres sont élus. Genève ne pourra pas ignorer ses voisins si elle veut continuer à concilier prospérité et douceur de vivre.