Le Léman Express victime de son succès

Le Léman Express victime de son succès. Nouveau record de fréquentation battu en novembre dernier avec 80 000 voyageurs quotidiens. Les infrastructures peinent à suivre la cadence. De nouvelles rames à deux étages ne sont pas attendues avant 2030. 

Les oiseaux de mauvais augure qui prédisaient des trains vides uniquement utilisés par les frontaliers vont devoir revoir leur jugement. Le Léman Express prévu pour 50 000 voyageurs quotidiens à son lancement en 2019 a vu sa fréquentation augmenter de 50% en 4 ans.

Selon Lémanis, les frontaliers ne représentent qu’un quart des passagers. Le lex est un métro urbain fréquenté aussi aux heures creuses, et de plus en plus prisé pour des activités de loisirs. Reste qu’aux heures de pointe, le système sature. Depuis décembre dernier, les Régio Express s’arrêtent à toutes les stations entre Genève et Annemasse. 

«Cela offre des nouvelles possibilités aux passagers, c'est là pour durer, ce n'est pas qu'un sparadrap, mais une vraie offre pour les clients du périmètre Léman Express», précise le directeur de Lémanis, Mathieu Fleury. 

Un succès, et des infrastructures insuffisantes

Manque de rames, et surtout quais trop courts pour certaines stations, voie unique en France, résultat, un casse-tête pour un cadencement optimal. Le développement du Léman Express dépend des CFF et de la SNCF, et des financements des collectivités publiques des deux côtés de la frontière. 

«Le temps ferroviaire est long donc il faudrait passer commande le plus rapidement possible, ensuite, il y a plusieurs années qui doivent se passer, on espère qu'au tournant de la nouvelle décennie nous diposerons d'un matériel roulant qui nous permettra d'absorber ce succès qui est le nôtre aujourd'hui», indique Mathieu Fleury. 

En attendant les rames à deux étages, la région Auvergne-Rhône-Alpes a lancé une commande en fin d’année dernière pour moderniser les trains Genève-Lyon et mettre au placard les vieux bombardiers à bout de souffle.