Genève

Le PLR veut assouplir la rémunération des jobs d'été, les syndicats sont vent debout

03.04.2024 17h19 Lucie Hainaut

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Le PLR a déposé une modification de la loi sur le salaire minimum. Le parti estime que la législation actuelle est trop restrictive pour les jobs d’été. Il souhaite mettre en place des exceptions pour les jeunes de moins de 25 ans.

Les emplois estivaux sont en danger selon le PLR. Alors le parti propose de modifier la loi sur l’inspection et les relations de travail. «On s’est rendu compte – en tout cas c’est le témoignage qu’on a de nombreux jeunes mais aussi d’entreprises, qui nous disent ne plus proposer ou avoir de la difficulté à trouver des jobs d’été, et on pense que c’est lié au salaire minimum à Genève» détaille Véronique Kämpfen, députée PLR au Grand Conseil mais aussi directrice communication de la Fédération des Entreprises Romandes (FER) Genève.

Une dérogation limitée aux vacances d'été

Le projet de loi consiste à apporter une nouvelle exception au salaire minimum: il ne serait pas applicable aux emplois de vacances entre le 15 juin et le 15 septembre, pour une durée de 60 jours maximum. La disposition ne concernerait que les jeunes de moins de 25 ans en cours de formation. 

Risques de dumping salarial selon les syndicats...

La proposition fait bondir les syndicats: pour le co-secrétaire général du SIT, il s’agit d’une tentative de dumping salarial, puisque la loi prévoit déjà des dérogations: «Il existe une possibilité de déroger au salaire minimum dans les secteurs soumis à des conventions collectives, avec l’accord des partenaires sociaux pour éviter des dumpings inconsidérés. D’ailleurs le PLR le dit, il a repris cette disposition et l’a élargie. Donc le but de c’est de permettre d’avoir des salaires à 17, 18, 19 francs de l’heure dans l’ensemble des secteurs» dénonce Jean-Luc Ferrière. Il ajoute: «On n’a pas connaissance que la disposition a été utilisée, ça veut dire que les patrons n’ont même pas jusqu’à présent fait des demandes dans le cadre des dispositifs existants pour obtenir ces dérogations» s'étonne-t-il.

...crainte infondée pour le PLR

Véronique Kämpfen pour sa part conteste les risques de sous-enchère salariale: «L’expérience montre, et on le voit aussi chez nos voisins vaudois, que les jobs proposés en-dehors d’un salaire minimum s’articulent entre 19 et 23 francs de l’heure, donc très en lien avec le salaire minimum genevois. Et après c’est toujours un élément contractuel: l’entreprise propose, ensuite le jeune peut discuter et si ça ne lui convient pas, aller voir ailleurs» résume la députée.

Le projet de loi va probablement passer en commission de l’Economie, avant d’être soumis au Grand Conseil.