Genève

Le PS conteste la fin de la scolarisation des élèves frontaliers

19.06.2025 18h20 Denis PALMA

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Dès 2026, les élèves non-résidents ne pourront plus commencer leur scolarité à Genève. Le Parti socialiste tente de faire barrage, mais le parlement reste partagé sur la fin de ce régime dérogatoire.

Mardi dernier, la cheffe du Département de l’Instruction publique, Anne Hiltpold, a confirmé la fin du régime dérogatoire. Celui-ci permettait encore à quelque 2'500 enfants domiciliés hors du canton, ainsi qu’à leurs frères et sœurs, de fréquenter les écoles genevoises.

«En Suisse ou en France, on va à l’école là où on habite. Cette décision avait été prise en 2018, on l’applique désormais jusqu’au bout», justifie la ministre PLR.

Concrètement, dès 2026, plus aucun nouvel élève domicilié hors canton ne pourra s’inscrire dans une école genevoise. Les élèves déjà en cours de cursus pourront aller jusqu’au bout de leur degré — à l’école primaire ou au cycle d’orientation — mais pas au-delà.

Le PS monte au front, soutenu par l’UDC

Le Parti socialiste dénonce une décision brutale et demande une dérogation jusqu’à la fin du secondaire II pour les élèves concernés. «On parle de 85% d’enfants genevois, simplement exclus parce qu’on n’a pas construit d’écoles à temps», critique le député PS Matthieu Jotterand.

Surprise politique: l’UDC soutient cette fois la position du PS. Le député Yves Nidegger s’en prend à une politique publique «malade», plus solidaire avec les sans-papiers qu’avec les Suisses ayant dû s’installer en France faute de logements à Genève.

Le PLR et le MCG défendent la réforme

Le PLR, lui, défend la cohérence de la mesure. Pour Pierre Nicollier, président du parti, la priorité est de garantir une place à l’école proche du domicile pour les élèves résidant dans le canton. «D’ici 2030, la situation s’améliorera, notamment grâce aux nouveaux locaux de l’ES1», ajoute-t-il.

Le MCG, de son côté, accuse certains Suisses de vouloir «cumuler les avantages» en vivant en France. «Il faut choisir. Soit on habite Genève, soit on assume les conséquences de ses choix résidentiels», tranche François Baertschi, président du parti.

Le débat est désormais lancé au Grand Conseil. La gauche devra rallier au-delà de ses rangs pour infléchir cette réforme. À un an de son entrée en vigueur, la bataille autour de la scolarisation des frontaliers ne fait que commencer.