Genève

Le Palais des Nations est resté fermé trois semaines, par manque d'argent

09.01.2024 18h45 Rafael Pacheco

UNO SCHWEIZ PALAIS DES NATIONS

La crise de liquidités au sein de l'ONU aura engendré une fermeture en présentiel inédite du siège genevois des Nations Unies du 20 décembre au 12 janvier.

En fin d'année, la RTS révélait que le Palais des Nations fermait ses portes pour deux semaines à compter du 20 décembre. Cette fermeture, inédite, répond à une crise de liquidité au sein de l’ONU, et a permis d’économiser 133'500CHF.

Maintenant tout du long une activité à distance à plein régime, le siège genevois des Nations Unies a finalement opté pour une semaine supplémentaire de fermeture partielle et rouvrira au 15 janvier. L’ONU précise que son activité reste inchangée et justifie ces mesures inédites. Alessandra Velucci, porte-parole de l'organisation internationale, explique que le manque de liquidités est notamment dû aux 50 États membres de l'ONU qui n'ont pas payé entièrement leur cotisation en 2023, ainsi qu'à la forte hausse du prix de l'énergie à Genève.

Fermeture anecdotique ou symbole d'un mal profond?

Cette fermeture survient alors que la rénovation du Palais des Nations touche à sa fin. Des travaux qui auront cûté au total près de 850 millions de francs, une somme à laquelle a participé la Confédération. Contacté, la mission permanente suisse auprès de l’ONUG n’est pas inquiète et souligne le travail de l’ONU: «Bien sûr, la situation n'est pas idéale, mais le travail au Palais des Nations se poursuit. Le Conseil des droits de l'homme, par exemple, se réunit comme prévu et élira demain un nouveau président. [...] Les difficultés financières liées aux retards de paiement des contributions de certains États membres ne sont pas nouvelles pour les Nations Unies. L'ONU a toujours trouvé des moyens de les surmonter.»

La fermeture serait-elle donc anecdotique? Pour Philippe Mottaz, fondateur du magazine The Geneva Observer et fin connaisseur de la Genève internationale, la crise onusienne de liquidité traduit une fragilité du multilatéralisme: «le paradoxe, c'est qu'au moment où on a des défis planétaires qui doivent être résolus à travers la coopération intenationale, on a cette crise. Donc oui, on a très clairement un affaiblissement de l'ONU dans son ensemble».

À ce jour, aucune autre fermeture n’est prévue à ce jour au Palais des Nations. En septembre, un sommet décisif se tiendra à New York pour décider du futur de la coopération internationale.