Le Rectorat porte plainte contre l'occupation d'Uni Mail
Six jours après le début de l’occupation d'Uni Mail par des étudiants propalestiniens, la Rectrice de l'Université de Genève annonce avoir saisi la justice. Une plainte pénale pour violation de domicile a été déposée.
Les négociations entre l'Université et la Coordination étudiante Palestine-Université de Genève (CEP) n'ont abouti à aucun accord. Par un communiqué, la rectrice Audrey Leuba informe que l'ultime rencontre ce midi avec certains des étudiants mobilisés a tourné court: «Nous le déplorons, après tout le chemin parcouru depuis mardi pour trouver une voie de dialogue. Nous pouvons toutefois nous dire que nous avons tout tenté pour y parvenir.»
Ce dimanche, les négociations entre la CEP et l'alma mater n'avaient déjà pas permis de mettre fin à l’occupation du hall d'Uni Mail. Dans ce contexte, l’UNIGE annonçait le renforcement des mesures de sécurité sur le campus. Au lendemain, les équipes d’Audrey Leuba ont finalement choisi de déposer plainte et, ainsi, de laisser le choix aux forces de police d'intervenir à Uni Mail pour une évacuation.
Anne Hiltpold appelle à l'évacuation
Face à l'immobilisme de la situation, la conseillère d’État Anne Hiltpold (DIP) a pris position. Elle demande l'évacuation du bâtiment universitaire. La conseillère d’État considère que «cette situation d’occupation illicite a trop duré et doit cesser. Il convient de faire évacuer les lieux», indique une porte-parole du département.
Proposition de manifestation refusée
La rectrice indique avoir proposé à la délégation de la CEP de poursuivre son action «dans le cadre d’une manifestation autorisée, avec un stand se conformant aux règles relatives aux manifestations au sein de l’institution, et porté par une association reconnue par le Rectorat». Proposition refusée par les étudiants propalestiniens.
L'Alma mater tient à rappeler: «Notre université est un lieu de débat, d’échanges et de développement de l’esprit critique, ceci dans le respect de la culture et des croyances de l’autre, dans le respect de la personne. Aucune intimidation ne peut y être tolérée.»
Une mobilisation devant Uni Mail
Environ 400 personnes se sont rassemblées en fin d’après-midi devant Uni Mail. «Le rectorat ne veut plus parler de nos revendications concrètes, mais de la forme de nos revendications», déclare Élisabetta Marchesini de la CEP. La militante s’attend à une évacuation dans la soirée. Le dialogue est rompu avec le rectorat, indique la militante.
En plus de la plainte pénale, elle s’inquiète de sanctions académiques. «Mettre des sanctions académiques à des personnes qui exercent leur droit de manifester, ça serait un message politique très fort de la part du rectorat et que l’on regretterait profondément»