Genève

Le Vert Antonio Hodgers quitte la «politique électorale»

07.05.2025 13h29 Denis PALMA

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La rumeur circulait depuis plusieurs semaines, c’est désormais officiel. Antonio Hodgers quittera le gouvernement genevois avant la fin de son mandat. Après deux législatures et en plein cœur de sa troisième, l’élu écologiste a confirmé ce matin son départ anticipé, deux ans avant l’échéance.

À 8h, ce mercredi, Antonio Hodgers est arrivé tout sourire à l’Hôtel de Ville, accompagné de ses collègues Carole-Anne Kast et Anne Hiltpold pour la séance hebdomadaire du Conseil d’État. Détendu, presque soulagé, le Conseiller d'état a même apporté des viennoiseries, comme pour marquer symboliquement ce moment.

Une sortie assumée et planifiée

À 12h30, il se présente face aux journalistes. Le ministre démissionnaire écarte d’emblée tout problème de santé pour justifier sa décision et annonce qu’il restera en fonction jusqu’à l’élection partielle prévue le 28 septembre. Il évoque un choix mûrement réfléchie, qu’il dit avoir arrêté depuis plusieurs mois.

«J'estime que j'ai fait mon temps»

«J'estime que j'ai fait mon temps. J'arrive à la fin d'un cycle politique. J'ai accompli au sein du département, l'essentiel des réformes que j'entendais mener durant ce mandat qui figure noir sur blanc dans le programme de législature du Conseil d'État.»

Il cite notamment le plan climat, la loi sur l’énergie, la stratégie biodiversité ou encore la création de nouveaux quartiers comme le PAV.

Il assure que son départ ne fragilise pas son camp 

«Pourquoi rester, quand on a le sentiment d’être arrivé au bout ?», s’est-il interrogé. Fidèle à lui-même, sa réponse est radicale. «C'est malsain de rester pour rester sur une fin de législature, sans grande réforme. Je trouve que ce n'est pas respectueux de l'institution, ni du poste. Dans ces conditions, je préfère m'en aller pour laisser la place aux forces-vives.»  

Selon l’élu, ces forces vives écologistes ne sont pas fragilisées par cette démission abrupte. «Si l’on part du principe que c'est difficile pour les Verts d'avoir un siège au Conseil d'État, ce que je peux entendre, je ne pense pas que ce soit plus difficile dans une élection partielle que dans une générale.» 

Hodgers reconnaissant envers Genève

Après 28 ans d’engagement politique, Antonio Hodgers souhaite désormais se recentrer sur sa famille. Il a exprimé sa gratitude envers Genève. 

«Ce canton qui m'a accueilli comme requérant d'asile, un réfugié, au début des années 80 et qui, de manière assez incroyable, donne cette opportunité aux gens de pouvoir s'investir, s'engager et de pouvoir devenir président du Conseil d'État. Toute cela, en arrivant ici enfant, ne parlant pas un mot de français avec un statut de réfugié politique.»

S’il quitte la scène politique, Antonio Hodgers ne se considère pas «retraité» pour autant. Il n’a pas dévoilé ses futurs projets, mais promet que la suite se fera «loin des urnes».