Genève

Le beurre et l'argent d'Uber

29.04.2025 17h18 Gilles MIELOT

redac

Une soixantaine de chauffeurs de VTC ont manifesté cet après-midi sur la plaine de Plainpalais pour dénoncer la précarisation de leur métier en étant salariés d’entreprises tierces. Ils souhaitent retrouver leur statut d’indépendant pour pouvoir choisir leurs horaires et leurs revenus. 

Les chauffeurs de VTC à Genève sont considérés depuis 2022 comme des salariés. Ils utilisent la plate-forme Uber pour obtenir des courses, mais Uber passe par des entreprises tierces pour le paiement des salaires des chauffeurs. Une couche d’intermédiaires supplémentaires qui leur fait perdre du du pouvoir d’achat. «Sur, par exemple, un revenu de 6000 francs, on me prend 3000 francs, là-dessus si je déduis ma location, le carburant et les autres charges, il ne me reste plus rien» dénonce Franck Bara chauffeur VTC.

Une soixantaine de chauffeurs de VTC ont manifesté cet après-midi sur la plaine de Plainpalais pour demander un retour à leur statut d’indépendant. Ils souhaitent pouvoir choisir leurs horaires et temps de travail en payant eux-mêmes leurs charges sociales. 

Cet autre chauffeur, Mohamed Abir El Assani dénonce les règles obscures de la SUVA : «Pour pouvoir obtenir leur statut d'indépendant, certains chauffeurs ont donné des fausses factures, ils ont inventé de faux clients, c'était l'unique solution pour pouvoir accéder à l'indépendance, et payer les charges sociales».

Les chauffeurs demandent au canton de renoncer à leur imposer un salariat. «L'Etat veut nous imposer un taux horaire minimum avec des plannings, nous voulons rester flexibles» plaide Jérémy Ben Said. 

Le canton rappelle qu’il ne fait qu’appliquer la loi et précise : 

«Le département de l’économie prend très au sérieux les revendications des chauffeurs concernant leurs conditions de travail, dès lors qu’elles concernent l'application du droit public, donc par exemple des infractions au salaire minimum cantonal. En revanche, l'Etat n'a pas pour vocation de réglementer, de manière générale, les conditions de travail au sein d'un secteur professionnel. Une telle réglementation se fait à travers une convention collective de travail négociée entre les employeurs et syndicats du secteur concerné».

Une rencontre est prévue entre les chauffeurs et le département de l’économie la semaine prochaine. Le Tribunal Fédéral doit aussi rendre son verdict sur un recours de la société Chaskis contre la loi sur l’emploi et la location de services.