Genève

Le boeuf fugueur sera-t-il sauvé de l'abattoir par une pétition?

18.09.2023 17h56 Gilles MIELOT

redac

Le bœuf fugueur qui s’était échappé de l’abattoir de Loëx fin août n’échappera pas à son sort malgré une pétition de plus de 1'000 signatures pour le gracier. L’éleveur n’a pas souhaité vendre son animal malgré l’offre de trois personnes à l’initiative de la pétition.

Une semaine de cavale pour un bœuf de 650 kilos, échappé de l’abattoir de Loëx fin août, neutralisé par la police et rendu à son éleveur. L’histoire a ému trois femmes qui se sont unies pour proposer de racheter l’animal au-delà de tout combat antispéciste. «Le débat, c'est vraiment de sauver un animal qui a fait un acte de bravoure, j'ai des amis mangeurs de viande qui ont signé la pétition et estimé que cet animal avait droit à la vie» se défend l'initiatrice de la pétition Joelle Rousset.

Après avoir réuni la somme, trouvé un sanctuaire pour l’animal, s’être engagé à le financer à vie, et après un premier accord avec l’éleveur, revirement de situation ce week-end, ce dernier n’a plus voulu entrer en matière. «Mon interprétation, c'est qu'il en fait une affaire personnelle, il ne veut pas céder cet animal comme pour le punir, il nous a souvent dit que c'était une sale bête» indique Céline Motière, signataire de la pétition.

Contacté, l’éleveur concerné n’a pas souhaité s’exprimer, ni justifier son revirement. Ses collègues le défendent, à l'image de Lionel Dugerdil qui précise que c'est la démarche de la pétition sur internet qui a pris des proportions telles, que l'éleveur n'a plus voulu vendre son animal.

Une tentative de sauvetage qui relance le débat sur le bien-être animal. Pour Lionel Dugerdil «On aime nos animaux, on fait notre métier avec passion, et on nous cloue au pilori pensant que l'on fait ce métier parce qu'on adore tuer nos animaux, mais la finalité, si on veut les manger, eh bien il faut les abattre» précise Lionel Dugerdil. «La finalité, c'est vraiment de sauver un animal qui a la rage de vivre et qui a tout fait pour sauver sa vie» lui répond Joelle Rousset.

Le bœuf devrait donc retourner à l’abattoir ces prochains jours, trois semaines après avoir été récupéré, le temps que les produits anesthésiants se dissipent pour le rendre propre à la consommation. Les pétitionnaires qui n’ont pas réussi à convaincre l’éleveur, tablent sur un sursaut d’humanité, mais sans grand espoir.