Le centre de don du sang des HUG tire la sonnette d'alarme
La période des vacances estivales diminue fatalement le nombre de donneurs de sang. En plus de cet état de fait, les Hôpitaux Universitaires de Genève doivent sélectionner les donneurs à cause notamment du moustique tigre. Une situation qui pourrait devenir fâcheuse. Entretien de la Dre. Sophie Waldvogel, médecin responsable de l'unité d'hématologie transfusionnelle des HUG.
Les Genevois partent en vacances et forcément, donner son sang n'est plus une priorité pour beaucoup. Mais la demande des patients, elle, ne diminue pas durant la belle saison. Alors que les globules rouges peuvent se garder 42 jours, les plaquettes, quant à elles, ne peuvent être conservées qu'une semaine. Vous l'aurez compris, le contexte est forcément tendu en cette période.
«Le mois de juillet est toujours un mois difficile car la moitié de la population est en vacances, explique la Dre. Waldvogel. Nous lançons régulièrement des appels au don et nous constitutons des réserves au mois de juin, ce que nous avons bien réussi à faire cette année».
Mais que se passerait-il si les réserves venaient à diminuer dangereusement ? «Notre travail consiste à ce que les stocks ne s'épuisent pas, répond d'emblée la Dre. Waldvogel. Dans une situation où on se jouerait à se faire peur, ce sont les interventions électives chirurgicales à risque hemmoragique que l'on repouserait pour être sûr d'avoir suffisament de sang disponible pour les accouchements, les accidents ou les cancers par exemple».
Le moustique tigre vient compliquer
En plus du manque de donneurs, les HUG doivent aussi prendre en compte un deuxième paramètre, la sélection de ces derniers. Les personnes infectées par le moustique tigre par exemple, ne peuvent pas donner leur sang durant une certaine période. «Le moustique tigre transmet des maladies comme la dengue, le chikungunya ou le zika et les cas se développent dans nos latitudes, développe Sophie Waldvogel. Ce sont des contre-indications pour donner son sang car cela peut engendrer des complications aux patients reçeveurs».
Pas encore de substitut viable développé
Reste alors une dernière option si les donneurs viennent à manquer, celle du substitut synthétique qui viendrait remplacer le sang. Une hypothèse balayée par la médecin: «Cela fait depuis 2013 que nous avons réussi à transfuser des globules rouges fabriqués in vitro. Nous savons que cela est possible mais pas à l'échelle des besoins de nos patients».
Plus d'informations si vous désirez donner votre sang sur le site des HUG dédié.