Genève

Le dispositif de soutien aux locataires en difficulté pérennisé

27.06.2024 19h32 Rédaction avec ats

Les autorités genevoises et leurs partenaires tirent un bilan positif du projet-pilote de soutien aux locataires en difficulté, Domos. En deux ans, 249 ménages ont pu bénéficier de ce «dispositif efficace» permettant de couvrir leurs arriérés de loyer. Il sera pérennisé dès janvier 2025.

Lancé en février 2022, le mécanisme est simple. À la lettre de mise en demeure est joint un formulaire que le locataire doit remplir et envoyer à l'Hospice général. Après évaluation, ce dernier peut obtenir l'argent auprès d'une fondation privée partenaire du projet pour régler les arriérés de loyer. Les milieux immobiliers se chargent de faciliter les contacts et les transmissions d'information.

Entre juin 2022 et mai 2024, 702 demandes ont ainsi été déposées et 240 ménages ont pu bénéficier de ce soutien, détaille le Département de la cohésion sociale jeudi dans un communiqué. Le montant des aides reçues se monte à 785'000 francs.

Les raisons invoquées pour expliquer les problèmes liés au paiement du loyer sont multiples. La plus importante est liée à l’existence de dettes ou de factures inattendues. Le chômage et les raisons de santé viennent ensuite.

Combler un vide

Selon des pointages effectués par les régies, plus de 86% des bénéficiaires étaient toujours titulaires de leur bail quelques mois après avoir reçu une aide. De plus, 64% des bénéficiaires n’avaient pas de nouveaux arriérés de loyer.

«Contrairement à un tiers-lieu c’est un dispositif simple rapide et clair. En 48h ou 72h, on a la possibilité de débloquer de l’argent», explique Thierry Apothéloz. Pour le conseiller d’État, ce dispositif a un faible taux de récidive

Des ménages sans réserve financière

Parmi les 702 demandes traitées, 35% proviennent de personnes seules, 34% de couples avec enfants et 25% de familles monoparentales. Les revenus des demandeurs sont généralement très bas, avec un salaire moyen d'un peu plus de 3000 francs par mois.

Leur fortune est particulièrement basse, voire inexistante. En effet, plus de 90% des bénéficiaires n’ont aucune réserve financière dans le ménage (moins de 750 francs).

Les loyers des demandeurs se situent en moyenne à environ 1500 francs par mois charges comprises. Quant à l’occupation professionnelle indiquée, la moitié est salariée et 21% sont au chômage. Peu d'indépendants font appel à cette aide ponctuelle. Les arriérés reportés s’élèvent normalement à deux mois de loyer. S'il est difficile d'évaluer l'impact direct de Domos sur le nombre de situations traitées, il est néanmoins possible d’estimer les coûts qui ont pu être évités grâce au dispositif. Dans le cas où les locataires se verraient résilier leur logement, le canton serait en effet amené à prendre en charge dans certains cas un hébergement d’urgence, soit environ 2’500 francs par mois.

Dans l’hypothèse où la moitié des 249 ménages auraient dû être pris en charge, le coût total serait de 312'000 francs par mois. Sans Domos, le coût pour le canton pour un peu plus de trois mois serait ainsi plus important que le coût du dispositif pour une année entière.

Pour la suite, une évaluation externe recommande de mieux faire connaître le dispositif Domos aux bénéficiaires potentiels ainsi qu'aux partenaires de l'action sociale en lien avec les questions de logement. Mais aussi de proposer des conseils et un accompagnement social aux bénéficiaires et de repenser les critères d'éligibilité dans certains cas et sous certaines conditions.