Genève

Le mauvais air du streetpark de la Praille

01.09.2023 17h19 Martin Esposito

skate skate

Rénové en 2021, le seul skatepark abrité du canton est trop exposé au dioxyde d’azote. Les relevés du service de l'air, du bruit et des rayonnements non ionisants (Sabra) montrent des dépassements des normes. Un panneau a été installé il y a quelques mois, mais une impasse se dessine.

Depuis quelques temps, à l’entrée du streetpark de la Praille, un panneau avertit les usagers. «Le streetpark est soumis à des émissions excessives lorsque le trafic motorisé est intense.» Une pancarte qui ne surprend pas vraiment, car le lieu est encerclé par la route des Jeunes et surplombé par l’autoroute. 

Pourtant, d’après le Sabra, il y a de quoi s’inquiéter. L’organisme a effectué des relevés de dioxyde d'azote (NO2) entre avril et septembre 2022. Les résultats? «Un dépassement allant de 12 à 20 µg/m3 de plus que la valeur limite annuelle légale de 30 mg/m3 (moyenne annuelle)», détaille l’organisme. Ce dernier ajoute, dans une réunion avec la Ville de Lancy, que «ces niveaux d’émission, bien que n'étant pas alarmants, sont considérés comme excessifs et ne permettent pas de considérer cet emplacement comme propice à la pratique d'un sport en plein air.» Ces chiffres sont toutefois en baisse comparé au précédent relevé, datant de 2008.

Les particules fines non mesurées

Interrogée, la maire de Lancy, Corinne Gachet explique qu’après lecture d’une étude sur une situation comme celle du streetpark, «il faudrait plus de 9 heures de pratique d’affilée pour que cela annule les bénéfices du sport». Que faire maintenant? La Ville ne peut pas déplacer ce skatepark, par manque de place. Des réflexions sont en cours pour des alternatives, mais une fermeture n’est pas à l’ordre du jour. 

En ce qui concerne les particules fines, ces dernières n'ont pas été mesurées faute de ressources disponibles. Cependant, «l'évolution globale observée sur les stations du réseau de mesure de la pollution de l'air du canton montre sur la même période une diminution de l'ordre de 25% des concentrations moyennes des particules fines.» Des dépassements ne sont pas à exclure.