Genève

Le ministre des Français de l'étranger en visite à Genève

23.06.2023 14h02 Céline Argento

m

Olivier Becht, ministre du commerce extérieur et des Français de l’étranger est en visite à Genève. Entretien.

Le créneau est court. Quinze minutes d’interview maximum, car la journée est dense et les rencontres nombreuses. En visite pour la première fois à Genève, le ministre français Olivier Becht vient rencontrer la communauté installée d’ici, avec plus de 200’000 Français en Suisse. Il vient aussi discuter avec la «Team France», autour de l’économie, des entreprises implantées, et des échanges commerciaux entre Suisse et France. Le ministre est lui-même proche d’une frontière. Il vit dans la région de Mulhouse, à 20 km de la Suisse. «J’ai été très impliqué en plus dans les relations économiques lorsque j’étais à l’agglomération de Mulhouse comme président délégué.» 

Les biotechnologies et neurosciences en avant 

Son credo pour l’avenir, la coopération sur les biotechnologies ou neurosciences. «Nous avons la chance d’avoir un écosystème puissant en Suisse, qui se connecte bien avec les acteurs français: Genève avec les entreprises du bassin lyonnais. Ou encore le Rhin supérieur avec la région de Bâle.

Mais la collaboration peut aussi se faire autour du digital: «la question des micro-processeurs par exemple: actuellement il faut 3’000 micro-processeurs dans une voiture normale. Mais dans une voiture électrique, ce sera près de 10’000. Donc on voit la nécessité d’en produire beaucoup. Les Américains ont investi en France et c’est profitable à la France et à la Suisse.»

Mais est-ce si équitable que cela ? La Suisse profite-t’elle autant que la France dans cette équation ? «La Suisse est le troisième investisseur en France pour ce qui est des investissements directs. Et inversement, la France est le troisième investisseur en Suisse. Ce ne sont pas les mêmes sommes mais c’est un équilibre bénéfique à tout le monde.»

Mieux collaborer sur la formation

Quant aux relations transfrontalières avec Genève, Olivier Becht cible les coopérations dans le domaine de la santé: «Il y aura toujours des frontières salariales mais par exemple, sur la question des flux médicaux, est-il intelligent de mettre deux hôpitaux qui font exactement les même choses ? N’y a t’il pas un intérêt à organiser l’offre de santé différemment ? En 2019, nous avons signé un accord pour mieux collaborer dans ce domaine. Il faut pouvoir faire la même chose sur la formation, pour les infirmières notamment.» 

Il y a quelques mois, des élus français de la région étaient montés au front, souhaitant que les infirmières formées en France et allant travailler en Suisse remboursement leurs frais de formation. Olivier Becht précise: «Je ne suis pas ministre de la santé, mais on peut aussi se dire que l’on pourrait créer des formations financées par la France et la Suisse, chacun payant à la hauteur de ses besoins. Cela peut être une solution.»