Le nouvel impôt des véhicules fait réagir
Loi mal comprise, ou mal anticipée, le contre-projet était pourtant largement soutenu au détriment de la proposition de l’UDC qui visait à diviser l’impôt des véhicules par deux. Droite, gauche et associations ont fait front commun sur le principe du pollueur-payeur, mais selon un barème qui visiblement n’était pas assez clair.
Depuis 15 jours, les appels inquiets affluent au TCS. Selon les chiffres fournis par le Conseil d’Etat, 62,5% des automobilistes ont vu leur facture baisser, 33,4% ont une note plus importante, et 4,1% ont la même facture. Un tiers des genevois subissent donc une augmentation. Le TCS qui avait défendu la nouvelle loi au moment des votations est en colère.
«Nous voulions que cela s'adresse aux nouvelles immatriculations. Les citoyens ne comprennent pas les nouveaux barèmes. Quelqu'un qui consomme beaucoup de grammes de CO2, on va prendre le tarif le plus élevé pour calculer la totalité de sa consommation et là on se retrouve avec des factures astronomiques» regrette Yves Gerber, directeur du TCS Genève.
Pour le parti socialiste, ce projet de loi reste essentiel et approprié. Le député Sylvain Thévoz estime que les bases du projet étaient clairement expliquées, il n'y avait pas d'entourloupe « Il est clair que socialement, il faut accompagner ce projet pour pouvoir payer en plusieurs fois».
Pour les verts, favorables également à cette nouvelle loi, les genevois ne se sont pas fait berner. «Les gens qui ont fait le choix, parfois il y a longtemps d'acheter des véhicules qui consomment énormément, on savait déjà que c'étaient des véhicules qui poseraient problème. Nous défendons plutôt les solutions de mobility pricing, soit la taxation à l'usage» précise le député des verts Julien Nicolet-dit-Félix.
Des factures qui doivent être acquittées d’ici au 31 décembre sans possibilité pour l’instant de payer de façon échelonnée. Nathalie Fontanet précise : « Le Conseil d’État suit ce dossier et est préoccupé de ses conséquences ».
Le Conseil d’Etat explique enfin travailler sur une solution permettant de fractionner et d’échelonner le paiement de l’impôt 2024, pour autant que le cadre légal soit adapté.