Le président de l'ECAV se dit «extrêmement choqué» de la proposition du MCG

Le Mouvement citoyen genevois a déposé un projet de loi qui vise à supprimer l'École d'avocature, spécificité genevoise depuis 2011. Le président de l'ECAV répond.

C'est le nouveau cheval de bataille du MCG: pour le parti, l'École d'avocature (ECAV) engendre des coûts trop élevés. Le parti souhaite la supprimer, et la remplacer le cursus par un Master profession judiciaire. Une proposition que ne comprend pas Me Yvan Jeanneret, président de l'École, qui se dit «extrêmement choqué» par ce qu'il a entendu.

Institution élitiste?

Le président de l'ECAV tient d'emblée à corriger les chiffres articulés par le parti. «Un taux d'échec à 70%? C'est totalement faux. En 2023, le taux d'échec définitif à l'ECAV est de l'ordre de 25%, justifie-t-il. Ce n'est non seulement pas un système élitiste, mais c'est un cursus orienté vers la pratique.»

Le MCG attaque aussi une institution qu'il juge élitiste. «Le programme a été construit de manière réfléchie et de loin pas déconnecté de la réalité puisque des ateliers et des cours sont donnés par des magistrats et des avocats, répond Me Yvan Jeanneret. Qui de mieux que des magistrats et des avocats pour dialoguer avec les étudiants?».

«Genève est innovante»

Créée en 2011, l'ECAV est une spécificité genevoise. Son président se défend de toute Genferei: «C'est vrai que c'est une spécialité genevoise. Mais peut-être qu'on pourrait le dire de manière positive. Genève est innovante. La mise en place de ce système est unique en Suisse, mais il fonctionne bien. D'ailleurs, il y a environ 30% des étudiants de l'École d'avocature qui viennent d'autres cantons suisses.»

Questionné sur les raisons de la proposition du MCG, le président de l'ECAV dit ne pas la comprendre: «J'ignore quelle est leur motivation, si ce n'est de ternir l'image d'une institution qui est belle, qui est le fruit de l'activité, de l'investissement et de la motivation de nombreux enseignants.» Enfin, Me Yvan Jeanneret déplore des critiques «dénuées de fondement».