Le procès d’Erwin Sperisen est fixé pour septembre

La date du quatrième procès de l’ancien chef de la police guatémaltèque est connue. Une audience préparatoire avait lieu mercredi après-midi avec les différentes parties.

Erwin Sperisen a été emprisonné durant 11 ans en Suisse. Il est accusé d’avoir participé à l’assassinat de 7 détenus lors d’une mutinerie au pénitencier de Pavón, au Guatemala, en 2006. Lors des deux premiers procès, il avait été reconnu coupable et condamné à la prison à vie. Lors du troisième, la complicité avait été retenue, punie par une peine de 15 ans de prison.

Erwin Sperisen a finalement été libéré en octobre 2023 à la suite d’une décision de la Cour européenne des droits de l’homme estimant qu’il n’avait pas bénéficié d’une justice totalement impartiale. Il attend depuis un nouveau jugement. 

Rien n’est encore joué dans cette partie que l’on relance pour la quatrième fois. Lors de cette audience pour dessiner le cadre du futur procès, la présidente Gaëlle Van Hove a d’entrée de jeu annoncé un couac relevant de l’archivage des documents et matériels de cette procédure. 

Des documents qui réapparaissent ou disparaissent

30 classeurs qui en deviennent 33, car certains réapparaissent, un DVD qui pourrait avoir disparu d’une vieille enveloppe qui en contenait six. Il y a aussi des photos qui émergent seulement maintenant, alors qu’elles auraient dû être soumises aux témoins, etc. Si ces problèmes ne devraient pas affecter la défense d’Erwin Sperisen, d’après ses avocats Me Baier et Me Campá, elle sera amenée avec le Ministère public à se pencher sur ces quelques soucis.

Pour ce qui est des témoins, il a été relevé que beaucoup d’entre eux ne sont pas localisables ou bien décédés. C’est le cas notamment du journaliste Arnaud Bédat qui était amené à témoigner dans cette affaire. Il avait enquêté et retrouvé il y a 10 ans une plaignante polémique, dite «fantôme», supposée être la mère d’un détenu tué dans ce pénitencier de Pavón en 2006. Pour celles et ceux qui restent d’actualité, reste à leur faire parvenir une convocation et espérer que leurs souvenirs sont toujours fiables et exploitables 18 ans après les faits.

Un cadre fixé, ou presque

Le premier procureur Yves Bertossa, la présidente du tribunal et les deux avocats de la défense se sont mis au diapason et ont identifié deux semaines pour la tenue de ce 4e procès Sperisen. Du 2 au 13 septembre 2024. Une large plage pour ces débats.

Mais il faut noter tout de même qu’une demande de récusation de la juge Van Hove est toujours sur la table du Tribunal fédéral. La défense avait formulé cette requête vu la proximité estimée de cette dernière avec Yves Bertossa et son appartenance au parti des Verts. Parti qui avait interpelé le Conseil national sur la situation d’Erwin Sperisen, faisant ainsi resurgir les craintes d’une partialité pour ce procès. Rien n’est joué, pas même la composition du tribunal donc. Le TF devrait rendre sa décision d’ici fin avril.