Genève

Le procès de Tariq Ramadan s'ouvre le 15 mai

04.05.2023 18h13 Denis PALMA

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Le procès de Tariq Ramadan à Genève pour viol s’ouvre le 15 mai prochain. Des accusations réfutées en bloc par ses avocats. Il risque jusqu’à dix ans de prison. 

Maître Robert Assaël ainsi que sa cliente *Brigitte retrouveront le chemin du palais de justice le 15 mai prochain. Mais cette fois-ci, non pas pour se confronter à l’islamologue comme en novembre 2020 sous les objectifs et les flashs des médias, mais bien pour assister au procès de Tariq Ramadan qu’elle accuse de viol. 

Une agression sexuelle particulièrement violente 

L’acte d’accusation relate une agression sexuelle particulièrement violente dans un hôtel genevois dans la nuit du 28 octobre 2008. Gifles, insultes, Tariq Ramadan a, selon le document, violé la victime à trois reprises. Il l’a également contrainte à une fellation. 

La victime attend sereinement le procès 

Dans les procès pour viol, c’est souvent la parole de l’un contre celle de l’autre. Mais selon l’avocat de la victime Me Robert Assaël, sa cliente se dit «sereine» confortée par des témoignages qui appuient sa version des faits. «Il y a des personnes à qui la victime s’est confiée juste après les faits, dont son psychologue qui est venu faire un témoignage lourd de conséquences pour le prévenu. Il y a aussi d’autres témoins. Mais la question principale reste : quel est l’intérêt de la victime à dénoncer en 2018 des faits de 2008 ? Aucun, si ce n’est qu’elle a dit la vérité», soutient le pénaliste. 

Ramadan nie et dénonce une calomnie 

En avril 2021, Tariq Ramadan s’exprime pour la première fois sur cette accusation de viol à Genève dans le journal de Léman Bleu. En duplex de Paris, où il est assigné à résidence, il clame son innocence : «je n’ai pas violé Brigitte et je n’ai pas eu de relation sexuelle avec elle. Ce qui a été rapporté par les médias ne tient pas à la lumière des faits», déclare l’islamologue. 

Une femme tentatrice, aguicheuse qui n’assume pas ses désirs

Tariq Ramadan reconnaît avoir passé la nuit avec la plaignante mais nie catégoriquement toute relation sexuelle. Guerric Canonica et Yaël Hayat assurent la défense de l’islamologue. Tous deux ont reçu dernièrement un renfort de poids : celui de Me Marc Bonnant. Pour eux, le dossier est truffé de contradictions. «Les déclarations de la plaignante sont calomnieuses», affirment les pénalistes depuis le début de l’affaire. «Cette femme est dans le déni de ce qu’elle a été, en tout cas en 2008. C’est-à-dire une femme tentatrice, aguicheuse qui aujourd’hui n’assume pas ses désirs. Leur histoire révèle qu’elle a été blessée, éconduite: on a le sentiment que dix années plus tard, ce statut de victime n’est pas compatible avec ce qu’elle a été», défend Me Yaël Hayat. 

Verdict annoncé le 24 mai 

L’islamologue risque jusqu’à dix ans de prison. Le verdict de ce procès genevois est prévu le 24 mai, informe le ministère public aux parties. Un verdict importantissime pour l’accusé qui attend toujours la tenue en France de son procès devant les assisses où il sera jugé pour le viol de quatre autres femmes.

*Nom d’emprunt