Genève

Le projet de mega collisionneur du CERN avance sur le terrain

26.11.2024 18h29 Delphine Palma

cern

Le méga projet de collisionneur du CERN sera-t-il un jour une réalité? Depuis fin septembre, l'étude de faisabilité est entrée dans une phase de terrain avec camions vibreurs et forages sur une trentaine de sites le long du potentiel tracé. Les mesures ont débuté dans diverses communes de Haute-Savoie.

Voici l’un des 4 sites de forages actifs actuellement sur le parcours du futur collisionneur du CERN. Installée pour 2 mois dans ce champ d’Allonzier-la-Caille, la plateforme a pour mission de remonter des carottes de roche sur toute la longueur du forage. Celles-ci viennent d’être extraites à 192 m de profondeur. « C’est une carotte de belle qualité » analyse Roddy Cunningham ingénieur civil au CERN. « C’est une carotte solide, sans trop de présence d’eau. Pour nous, c’est un bon signe. »  

Un bon signe pour envisager le passage sous ce champ du futur collisionneur circulaire du CERN le FCC. Le tracé de cet immense accélérateur de particules passerait sous le Canton de Genève, l’Ain et la Haute-Savoie sur une circonférence de 91 km.

Connaitre les couches géologiques 

Depuis septembre, l’étude de faisabilité est entrée dans une phase d’investigation de terrain. Une trentaine de sites de forage ont été établis dans des zones où la géologie est moins bien documentée. « On cherche à avoir une étude fiable avec des données confirmées » détaille l’autre ingénieur civil du projet, Antoine Mayoux. « Tout l’intérêt de l’étude est de définir les interfaces entre les différentes couches géologiques pour implanter l’infrastructure dans la couche de molasse, la plus à même de recevoir ce type de construction. »

13 sites à Genève 

À Genève, les investigations doivent débuter début 2025. 13 sites de forages ont été établis. Dont 4 sur le lac et 9 sur les communes de Meyrin, Satigny et Dardagny. À chaque fois, des études géophysiques avec des camions vibreurs auront lieu, principalement de nuit. 

Premier rapport avec les résultats, au printemps 2025, mais le chemin pour aboutir à une décision est bien plus long tempère le CERN. « Là, on essaie de voir si l’implantation que nous avons imaginée peut être compatible avec un terrain géographique déjà très contraint, et si l’intérêt scientifique est toujours présent»,précise Yann Lechevin du CERN. La prochaine phase sera de statuer sur l’opportunité scientifique et puis il s’agira d’aller ou non de l’avant et de transformer cette étude en projet. »  Cette décision est attendue autour de 2027. 

L’impact environnemental du futur collisionneur est déjà vivement critiqué en France comme en Suisse. Si le projet abouti, le FCC  remplacera le LHC dans la décennie 2040.