Genève

Le quotidien Le Courrier résiste aux turbulences de la presse écrite

29.08.2024 09h40 Gilles MIELOT

redac

Au lendemain de l’annonce des coupes drastiques au sein du groupe Tamedia, c’est l’avenir de la presse écrite locale romande qui pose question. Associer rentabilité et journalisme a montré ses limites. Il existe d’autres exemples, à Genève, le quotidien Le Courrier, qui a aussi traversé de nombreuses turbulences, se montre résilient grâce à ses abonnés. Mais c’est un challenge de plus en plus difficile. 

156 ans d’existence, une longue histoire, Le Courrier est indépendant et engagé depuis 1996. Humaniste et orienté à gauche, le quotidien a aussi connu des turbulences. 80% du budget est bouclé grâce aux abonnements et le reste grâce à des partenariats à majorité culturels ainsi que des aides ponctuelles et indirectes du canton et d’une fondation. 

«L'ADN du Courrier, c'est une association à but non lucratif qui édite le journal. On ne rend des comptes qu'à cette association. On est maitre de nos choix stratégiques, on rend des comptes à notre lectorat et à des partenaires qui nous aident à boucler notre budget» précise Julien Rey, directeur administratif du Courrier.

Le dernier journal imprimé à Genève

Un budget annuel autour de 4 millions de francs, 40 salariés dont 26 équivalents temps plein. Une petite trentaine de journalistes en comptant les pigistes. Le seul journal genevois encore imprimé dans le canton doit aussi faire face à la concurrence des journaux gratuits.

«C'est difficile de financer une information face à un public qui est de plus en plus réticent à payer son information. Il va falloir accepter qu'on a besoin de financement extérieur et que les pouvoirs publics s'investissent pour assurer ce financement là» complète Julien Rey. 

La presse d’opinion semble être le dernier bastion qui résiste aux tempêtes du marché, mais sans garantie sur l’avenir. La moyenne d’âge du lectorat du Courrier se situe dans la cinquantaine.

«On peut faire confiance à notre lectorat qui n'est pas trop volatile. Ils sont attachés à notre journal parce qu'il se fonde sur des valeurs fortes auquelles le lectorat s'identifie et est prêt à défendre et à s'engager pour ces valeurs». 

Séduire les jeunes, assurer son financement, garantir son indépendance, la presse écrite a de nombreux défis à relever, le lectorat est l’arbitre de sa pérennité.