Genève

Le suspect du meurtre de Philippine accepte son extradition vers la France

29.10.2024 18h40 Martin Esposito

FRANCE PPROTEST

Arrêté à Genève le mois dernier, le jeune homme accusé du meurtre de Philippine a finalement accepté d’être extradé vers la France. Deux semaines après avoir initialement refusé l'extradition, le suspect a changé d’avis révèle la RTS.

Le jeune homme, principal suspect dans le meurtre de la jeune Philippine retrouvée morte près de Paris, a récemment informé les autorités suisses de sa volonté de coopérer pour son extradition vers la France. Cette décision marque un retournement significatif, intervenant seulement deux semaines après son premier refus de quitter la Suisse.

"Je confirme qu'il a accepté l'extradition qui a été requise par la France", a affirmé mardi Florence Yersin à la chaîne de télévision BFM TV. Après son premier refus, un délai de 14 jours était attribué par l'Office fédéral de la justice (OFJ).

"J'ai pu m'entretenir avec mon client sur les conditions de l'extradition. Une fois cet entretien mené, mon client a décidé d'accepter", ajouté Me Yersin.

Déjà condamné pour viol en 2021

Le corps de Philippine, une étudiante de 19 ans à l'université de Paris-Dauphine, a été retrouvé le 21 septembre dernier, enterré dans le bois de Boulogne, dans l'ouest parisien. C'est sa famille qui avait signalé sa disparition. 

Âgé de 22 ans et en situation irrégulière, le suspect avait été condamné en 2021 pour un viol commis en 2019 et avait été "libéré, en fin de peine, au mois de juin 2024", selon le parquet de Paris.

Il n'a pas bénéficié de libération conditionnelle, selon une source judiciaire française, il est sorti à la fin de sa peine, en bénéficiant de réductions automatiques que la loi permettait encore à l'époque de sa condamnation. Il était sorti de détention le 20 juin et avait été placé en centre de rétention administrative (CRA) à Metz, selon une source proche du dossier.

Le 3 septembre, un juge avait validé sa sortie du centre de rétention. Une mesure assortie d'une obligation de pointer. Le 4 septembre, le Maroc avait fait "parvenir l'autorisation d'expulsion" aux autorités françaises, selon cette même source. Mais le suspect était déjà dehors. La veille du meurtre, le 19 septembre, il avait été inscrit au fichier des personnes recherchées, parce qu'il ne respectait pas son obligation de pointer, toujours selon cette source.

La date du transfert pas encore connue

Le ressortissant marocain a été arrêté le 24 septembre près de la gare de Genève-Cornavin, "en vertu d'une mesure relevant du droit des étrangers et a ensuite été identifié comme suspecté d'un meurtre commis à Paris", indique l'Office fédéral de la justice (OFJ).

L’OFJ a précisé qu’il ordonnera bientôt les mesures nécessaires pour rendre possible l'extradition. La date et le lieu du transfert seront déterminés conjointement par les autorités françaises et suisses.