Le trouble du sommeil, ce mal sous-estimé à l’enjeu majeur
En marge de la Journée suisse du sommeil, l’infirmière praticienne Laura Corsat alerte sur un fléau sous-diagnostiqué: l’insomnie. Une problématique de santé publique qui pourrait, selon elle, être mieux prise en charge avec les bons outils.
Un adulte sur trois souffre de troubles du sommeil en Suisse. Un chiffre qui, chaque année, trouve un écho particulier lors de la Journée suisse du sommeil. Laura Corsat, infirmière spécialisée en thérapie cognitive et comportementale de l’insomnie (TCCI) déplore le manque de diagnostic: «Il faut savoir que l’insomnie est un trouble qui touche à peu près 10% à 15% de la population. Et malheureusement, il est souvent confondu avec d'autres troubles et masqué par des traitements».
Un trouble qui évolue avec l’âge et touche particulièrement les femmes. «Avec l'âge, on sait qu'il y a un risque plus accru d'avoir des troubles du sommeil», souligne-t-elle. Les femmes, plus touchées, subissent également l’influence de facteurs hormonaux. Mais les causes sont variées, avec majoritairement: stress, écrans, alcool, ou encore mauvaise hygiène de vie.
Causes diverses, femmes plus touchées
Comment reconnaître une insomnie? «Ce sont souvent des difficultés d’endormissement, des réveils multiples ou précoces, associés à une impossibilité de se rendormir», décrit Laura Corsat. À cela s’ajoutent fatigue, troubles de la concentration, et même de la mémoire.
La bonne nouvelle: ça se soigne. Le Centre de médecine du sommeil (CENAS) privilégie la thérapie cognitive et comportementale. «C’est un traitement de première intention, structuré en sept à huit séances, qui se base uniquement sur les mécanismes naturels du sommeil», explique l'infirmière. Et côté prévention? Il s’agit avant tout d’une question de régularité. «Nous recommandons un rythme de sommeil stable, d’éviter les écrans une heure avant le coucher et de supprimer les boissons stimulantes dès 17h», conseille-t-elle.
Jeudi, l’hôtel Métropole accueillera la neuvième Journée suisse du sommeil. Plus de 200 professionnels de santé y sont attendus. Objectif: former, diagnostiquer, mieux soigner. «Parce que le sommeil, ça influence toute notre vie», conclut Laura Corsat.