Genève

Les Archives d’État racontent Genève, un midi à la fois

16.05.2025 18h29 Denis PALMA

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Des pièces rares, cinq dates clés et une visite libre à la pause de midi : les Archives d’État ouvrent leurs portes pour revivre les grandes étapes de l’histoire genevoise. Prochain rendez-vous : le 30 mai, avec un focus sur l’entrée de Genève dans la Confédération.

Entre midi et 14h, cinq vendredis jusqu’à la fin de l’année, les Archives d’État proposent de découvrir des documents historiques exceptionnels. Après Michée Chauderon, dernière femme condamnée pour sorcellerie à Genève, place au thème de l’entrée de la République dans la Confédération suisse.

Parmi les pièces présentées : un traité d’alliance militaire signé en 1526 entre Berne, Fribourg et Genève. À noter : le sceau de Fribourg, canton catholique, a été retiré après la Réforme. Autre document clé, celui de 1798, lorsque Genève est brièvement rattachée à la France révolutionnaire dans le département du Léman.

Le traité de 1815, pièce maîtresse du rattachement

Document phare de cette séance : le traité de 1815, considéré comme l’acte fondateur de l’entrée de Genève dans la Confédération. Ce manuscrit bilingue présente à gauche la version allemande pour la Diète fédérale, à droite la version française pour Genève.

«Genève y accepte les conditions de la Diète, s’engage à fournir un contingent pour l’armée et à participer aux finances publiques», explique Ludovic Maugué, docteur en histoire. Mais l’entrée n’est encore que symbolique : les exigences du Congrès de Vienne ne sont pas réunies. «Il faut un territoire homogène et une frontière directe avec la Suisse, or à l’époque, Versoix, Meyrin, Vernier ou encore le Grand-Saconnex sont encore français.»

Une fête populaire… avant l’accord officiel

Le 1er juin 1814, un an avant la signature du traité, les navires confédérés accostent déjà au Port-Noir. Berne, Fribourg ou Soleure sont représentés. «C’est une grande fête populaire, les cloches sonnent, des enfants défilent… Mais aucune certitude politique ne lie encore Genève à la Confédération», nuance Ludovic Maugué. «C’est une scène reconstruite a posteriori, devenue un moment-clé du roman national.»

Une découverte libre et accessible

Pensés pour le grand public, ces midis aux archives se veulent sans formalisme. «Chaque demi-heure, une courte introduction scientifique est proposée. Entre-temps, les visiteurs peuvent circuler librement, poser leurs questions, et consulter les documents sous vitrine», précise Anouk Dunant Gonzenbach, archiviste d’État adjointe.

Sissi, patates et Escalade au programme

Le 30 mai, en plus des documents sur l’intégration de Genève, sera aussi exposé le traité de Turin, qui fixe les frontières du canton. Le 12 septembre, autre date forte, les archives reviennent sur l’assassinat de l’impératrice Sissi, suivi d’un clin d’œil aux fameuses vacances des patates. L’année se conclura en décembre avec une exposition dédiée à l’Escalade.