Genève

Les HUG limitent leur recours au personnel infirmier français

24.10.2024 19h38 Martin Esposito & ATS

Genève s'engage à limiter le recours à du personnel de santé de France voisine. Les HUG, le canton et les autorités françaises ont signé le 10 octobre une lettre d'intention dans ce sens. Objectif: améliorer l'accès aux soins en zone frontalière.

Comme l'a révélé jeudi 20 Minutes, "les HUG éviteront de recourir, dans toute la mesure du possible, à du personnel de soins en fonction dans lesdites institutions membres des Groupements hospitaliers de territoire Haute-Savoie Pays de Gex, Léman Mont-Blanc et Bresse Haut-Bugey et notamment le démarchage direct."

Selon ce document, les HUG s'abstiennent depuis plusieurs années de procéder à un démarchage proactif auprès de ces établissements. Reste que le personnel soignant provenant de l'Ain et de la Haute-Savoie a augmenté dans les cantons de Genève et de Vaud, où les salaires sont plus élevés. Selon l'Observatoire transfrontalier des professionnels de santé, les HUG comptent 52,4% d'infirmiers diplômés en France et qui y résident.

Fidéliser le personnel

Les HUG pourront toutefois recruter des personnes qui leur adressent une candidature spontanée ou qui répondent à leurs offres d'emploi, a indiqué le Département de la santé et des mobilités (DSM). Pour pallier la pénurie, leur stratégie en matière de ressources humaines vise à mieux fidéliser le personnel soignant via l'amélioration de la qualité de vie au travail, une meilleure planification des horaires ou encore une meilleure gestion de la relève.

Pour répondre à ses besoins, le canton de Genève forme aussi davantage de futurs infirmiers depuis plusieurs années, grâce à une augmentation du nombre de places à la Haute école de santé. Chaque année, plus de 95% des jeunes diplômés sont engagés aux HUG dans le cadre de leur premier emploi, selon le DSM.

La lettre d'intention précise que la mise en oeuvre de ses dispositions fera l'objet d'une information annuelle des parties. L'idée est de suivre l'évolution des flux de personnels de santé au sein de la région frontalière et de développer des actions communes pour garantir un accès aux soins équitable et de qualité, tout en respectant l'accord sur la libre circulation des personnes.