Genève

Trois activistes devant les juges

04.12.2024 19h15 Rédaction

peinture

Trois activistes étaient entendus ce mercredi après-midi par le tribunal de police. Ils avaient participé à une action de Renovate Switzerland en novembre 2023, où une succursale genevoise d'UBS avait été aspergé de peinture. Amendés, les prévenus ont contesté leur ordonnance pénale.

Le Tribunal de police jugeait cet après-midi trois personnes ayant participé à une action de Renovate Switzerland. Les faits remontent à novembre 2023, l’inscription «100 ans?» avait été faite à la peinture orange sur la façade d’UBS à la Corraterie. Un acte destiné à attirer l’attention sur la cause des militants, à savoir que la rénovation du patrimoine bâti pourrait durer un siècle au rythme actuel en Suisse.

UBS était alors ciblé comme mauvais exemple en la matière. Lors de cette action, les trois militants ont eu chacun des rôles différents mais ont tous été arrêtés et ont passé 28h en garde à vue. Aujourd’hui ils contestent l’amende qui leur est infligée.Une amende pour manifestation non autorisée pour tous les trois et pour refus d’obtempérer, en plus, pour l’une des militantes.

Ce sont les seuls chefs d’accusations restants puisque la peinture sur la façade d’UBS a été lavée aux frais des participants à l’action et la plainte pour dommage à la propriété finalement retirée.

Hommage aux «morts par inaction climatique»

Les trois personnes présentes cet après-midi du côté des prévenus s’opposent à leur condamnation et à cette peine pécuniaire. Ces deux hommes et cette femme sont venus entourés d’un comité de soutien et ont même marqué le coup avec une gerbe de fleurs sur les escaliers du Palais de justice, en hommage aux personnes mortes par inaction climatique.

Tous les trois estiment avoir agi de manière licite, en accord avec le droit à la réunion et à la liberté d’expression. Le motif est trop important. C’est une sorte d’état de nécessité qui a été avancé, et la volonté de voir leur action reconnue comme légitime au vu de l’urgence climatique. «Je comprends ce que l'on nous reproche, mais je pense que l'État et la Confédération ne comprennent pas ce que l'on leur reproche», a déclaré à notre micro l'un des prévenus ce mercredi.

«Contraire à la liberté selon la Cour Européenne des Droits de l’Homme» et «traitement disproportionné» c’est ce qui est souvent revenu dans la plaidoirie des avocats de ces militants lors de l'audience.

Une plaidoirie pour l'humanité

Tant dans les conséquences de ce rassemblement d’une poignée de personne, que dans la durée de la garde à vue: 28h. Une plaidoirie commune, portée par le trio Me Paschoud, Me Moeschler et Me Gerzner. En citant Albert Camus, ce dernier exhorté le tribunal à inventer l’espoir et acquitter les prévenus. «Je plaidais entre autres pour les prévenus, mais également pour ceux qui ne sont pas venus, c'est presque biblique. La cause de l'écologie, ce n'est pas simplement un procès, c'est l'histoire et l'avenir de l'humanité», souligne Me Gerzner.

Le tribunal doit désormais délibérer. Un jugement écrit sera rendu début 2025.