Genève

Les agriculteurs genevois solidaires de leurs collègues européens

30.01.2024 17h18 Gilles MIELOT

redac

La colère des agriculteurs français et européens ne faiblit pas. La Suisse ne fait pas exception malgré un calme apparent. A Genève, il n’y a pas encore de blocage, on privilégie le dialogue, mais la pression s’accentue.

Lundi, AgriGenève a demandé via un communiqué des hausses de prix d’au moins 10% et une simplification administrative. Des panneaux à l’envers, pour indiquer qu’on marche sur la tête, le symbole de la lutte agricole a traversé la frontière.

A Genève, les paysans sont solidaires. Ils ont les mêmes contraintes, trop de normes, et une concurrence internationale déloyale. «On a une pression de la mondialisation, de l'ouverture des frontières, et de l'autre côté un poids exagéré de la grande distribution qui dicte les prix, on demande un encadrement de la part de la Confédération» plaide Rudi Berli, maraîcher et président de la section genevoise d'Uniterre. 

Des charges de plus en plus lourdes

Inflation, perte de pouvoir d’achat chez les consommateurs, les agriculteurs genevois sont aussi victimes du tourisme d’achat. La Suisse ne produit pas assez pour sa population, les importations pèsent sur les prix. «On a un taux d'approvisionnement de 45%, on a besoin des importations, mais on doit avoir des règles à la frontière, une certaine protection de l'économie locale qui n'a pas les mêmes coûts que ailleurs dans le monde» insiste Rudi Berli.

Charge administrative de plus en plus lourde, investissements conséquents, et un grand écart entre le prix de vente du producteur et le prix payé par le consommateur. Pour jean-Jacques Imberti, éleveur de moutons à Vessy, il faut «Une rotation d'argent, qu'on puisse payer nos dettes, et en ce moment c'est difficile d'arriver à gagner de l'argent, sans compter les aléas climatiques qui ont fait perdre beaucoup d'argent aux agriculteurs l'année dernière avec la sécheresse».

Les micro-fermes, la vente directe, les circuits courts s’essoufflent aussi à cause de la volatilité des consommateurs. L’agriculture c’est beaucoup de temps et peu d’argent. Un salaire de 56 000 CHF par an en moyenne en Suisse selon Uniterre et un avenir qui s’annonce difficile avec une baisse des paiements directs prévus par Berne d’ici l’an prochain.