Les chauffeurs Uber toujours dans une situation précaire
Uber VTC
Les chauffeurs Uber donnent à nouveau de la voix: ils sont mécontents de leurs conditions de travail, et réclament la mise en œuvre de l’arrêt du Tribunal fédéral. Ils se sont réunis cet après-midi sur la place de la Taconnerie pour signer une lettre à l’attention de Delphine Bachmann.
Ils sont entre 20 et 30, juste sous les fenêtres du Département de l’économie et de l’emploi. Les chauffeurs Uber ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail: ils estiment que l’État n’applique pas la décision du Tribunal fédéral. Pour rappel en juin 2022, l’autorité judiciaire suprême reconnaissait que les chauffeurs Uber sont des salariés. Mais plus d’un an après, les chauffeurs qui passent par la plateforme sont toujours dans une situation précaire: «ça fait quelques années qu’on a beau créer des associations, organiser des réunions, ça n’aboutit pas à des résultats concluants. On a toujours des difficultés à boucler nos fins de mois, et on a des difficultés à avoir des interlocuteurs avec qui discuter et exposer nos problèmes» déplore Slimane, un chauffeur VTC qui est affilié à la plateforme Chaskis.
Un courrier de doléances pour la conseillère d'État
Pour faire passer leur message, les chauffeurs signent une lettre à l’attention de Delphine Bachmann, avec deux revendications principales. «Le Tribunal fédéral a statué que les chauffeurs sont des salariés d’Uber, donc il faut qu’on soit affiliés à Uber directement et non pas passer par des intermédiaires qui nous font payer encore plus de commissions, sans compter les charges patronales» martèle Anis Ayari, porte-parole de l’association VTC-Genève. Ils demandent également l’intégration des services d’Uber sous la tutelle de l’État, selon le même modèle que les taxis. Selon Anis Ayari, cela permettrait de contrôler les prix des courses.
«La situation des chauffeurs ne s’est pas améliorée»
Après avoir rassemblé les signatures, des représentants des chauffeurs se rendent au département. Là, il leur est demandé d’envoyer le courrier par la Poste plutôt que le remettre en main propre. Le DEE rappelle qu’une commission consultative se réunit régulièrement avec les différents acteurs du dossier; une prochaine séance est agendée d’ici la fin de l’année. Mais pour les chauffeurs, cela ne va pas assez vite. D’autant plus que certains éléments sont toujours en attente: «Aujourd’hui encore, selon les informations que nous avons, les cotisations sociales pour le passé n’ont pas été réglées. En réalité la situation des chauffeurs ne s’est pas améliorée, alors que c’était le but de cet arrêt du Tribunal fédéral. Elle a plutôt empiré, et c’est pour cela qu’il y a des chauffeurs qui manifestent, qui font des procédures aux prud’hommes voire qui signalent la problématique à l’inspection du travail» détaille Me Francesco La Spada, avocat de plusieurs chauffeurs.
De son côté, le Département de l’économie et de l’emploi rappelle qu'il n'a pas pour vocation de combattre l'économie de plateforme. Il souligne que son rôle consiste à veiller à une concurrence loyale entre les différents acteurs d'un même secteur économique, en s'assurant du respect du cadre légal.