Genève

Les députés veulent adapter la politique des 4 piliers au crack

11.05.2023 23h29

Les députés veulent adapter la politique des 4 piliers au crack

Le Conseil d'Etat doit adapter la politique des quatre piliers aux nouvelles réalités en matière de drogues, comme le crack. Une motion demande l'ouverture de nouveaux lieux de consommation et d'information, Quai 9 étant débordé (archives).

Photo: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

Le Grand Conseil genevois demande au Conseil d'Etat d'adapter la politique des quatre piliers aux nouvelles réalités en matière de drogues. La consommation de crack dans le canton augmente et les structures d'accompagnement sont débordées.

Adoptée par 72 oui, 12 non et 8 abstentions, la motion demande d'ajouter un cinquième pilier, à savoir un volet social visant à couvrir les besoins essentiels des consommateurs démunis et désinsérés afin de favoriser leur adhésion à un suivi thérapeutique. 'Il ne faut pas lutter contre les personnes dépendantes, mais contre les addictions', a plaidé la Verte Marjorie de Chastonay.

Un avis partagé par la plupart des partis. 'Les consommateurs de crack ne travaillent pas, ne mangent pas, ne se soignent pas. Ils sont extrêmement précarisés', a relevé le PLR Pierre Conne. 'Urgence, il y a. Aujourd'hui, c'est le crack. La prochaine menace est le fentanyl, une drogue bien plus puissante et moins chère que l'héroïne', a mis en garde Marc Saudan, de Libertés et Justice sociale.

Nouveaux locaux

Alors que le local d'injection de drogues Quai 9 n'a plus de place, la motion demande l'ouverture de nouveaux lieux de consommation et d'information. Or le MCG veut que ces lieux soient réservés aux résidents du canton. Quant à l'UDC, il estime que la motion ne va pas améliorer la situation: 'La politique du tout répressif n'a de toute manière jamais été appliquée à Genève', a dénoncé Stéphane Florey.

Saluant cette motion, le conseiller d'Etat Mauro Poggia, en charge du Département de la sécurité, de la population et de la santé, a rappelé que Quai 9 était pionnier en Suisse. Prenant le contrepied de son parti, il s'est dit opposé à un tri des usagers, qui iront consommer ailleurs, et à la répression, qui 'ne fait que favoriser les réseaux mafieux.'

/ATS